«On ne veut pas de libéralisme sauvage» Le chef de campagne de Bouteflika affirme que son candidat veut pousser l'Algérie vers une économie émergente en sauvegardant les acquis sociaux de la population. «La rente doit profiter à tous les Algériens.» Après les étudiants, Sellal rassure les patrons. Le directeur de campagne du candidat Bouteflika a participé hier à une rencontre débat avec le patronat. Un rendez-vous qui vient trois jours après le méga-meeting la Coupole du 5-Juillet, organisé avec les étudiants. Le point commun entre les deux: le patronat comme les organisations estudiantines sont des soutiens habituellement indéfectibles de Abdelaziz Bouteflika, mais qui n'ont pas affiché unanimement l'enthousiasme habituel pour ce 4e mandat. Alors l'ex-Premier ministre et meneur de la campagne du président sortant s'est réuni avec eux à la veille du début de la campagne électorale, afin de remobiliser les «troupes». Comme avec les étudiants, M.Sellal a commencé son speech en énumérant les réalisations des 15 ans de règne du président à l'instar de «la sécurité retrouvée, des infrastructures, l'effacement des dettes du pays...». Il ne lui en fallait pas plus pour reprendre son cheval de bataille pour cette présidentielle, la stabilité! «Nous soutenons le président Bouteflika parce que nous avons besoin de stabilité», a affirmé Abdelmalek Sellal. «Dès son arrivée, il a rétabli la sécurité et la tranquillité», a-t-il rétorqué. Pour appuyer plus l'argument de la stabilité, il le lie également à l'aspect économique et pas seulement sécuritaire. «Comme vous le voyez les indices économiques sont au niveau voulu. Pour continuer à aller de l'avant, il faut une stabilité», estime Sellal. «S'il n'y a pas de stabilité, notamment celle des institutions, il sera difficile de faire quelque chose sur le plan économique», insiste-t-il non sans revenir sur les mesures décidées par le président, afin de relancer l'industrie nationale. Il énumère: les crédits à l'économie, les facilitations de l'acte de l'investissement et de financement, le lancement de la 3G mobile, de la 4G fixé au premier trimestre de l'année en cours et la 4G mobile en 2015, le dispositif Ansej,... Il assure que à cet effet les premiers résultats commencent à être perceptibles sur le terrain. Il évoque dans ce sens, «le taux de croissance nationale qui dépasse, selon lui, les 3% et le taux de croissance hors hydrocarbures qui avoisine les 7%, la lutte contre la dictature de la bureaucratie, la facilitation d'accès aux marchés publics aux entrepreneurs privés, la fin de la distinction entre le public et le privé...». C'est sur la continuité de ces mesures que se basera le programme économique de Bouteflika qui aura comme «seule et unique objectif la relance de l'industrie pour aller vers une économie émergente». «Nous avons tous les outils pour cela, maintenant à nous de les appliquer», a soutenu le directeur de campagne de Bouteflika. Aussi, il rassure les patrons sur le fait qu'il prône une politique de «confiance» et non de «défiance». Il s'engage de ce fait à respecter le pacte de croissance signé lors des deux tripartites tenues quand il était à la tête du gouvernement. Néanmoins, il avertit les patrons sur la sauvegarde des droits des travailleurs. «Nous avons signé un pacte, mais sans toucher un principe fondamental: les acquis sociaux des Algériens. L'Algérie est une République démocratique populaire et j'ajouterai sociale. La rente doit profiter à tous les Algériens. On ne veut pas de libéralisme sauvage», prévient-il. Abdelmalek Sellal profite de cette «brèche» pour rappeler des mesures essentielles qui seront prises par le candidat Bouteflika, en faveur des jeunes, en cas de ré-élection. «Une formule de logement pour les jeunes diplômés, plus d'avantages Ansej et Cnac et même une formule de crédit pour la création de start-up», promet-il. Sellal a également profité de l'occasion pour «glisser» un mot sur la révision de la Constitution. «La Constitution sera révisée, elle apportera plus de respect aux institutions du pays afin de les consolider», souligne-t-il. Après Sellal, les membres d'organisations patronales ont pris la parole pour exprimer leurs préoccupations. Les intervenants ont, notamment, cité des problèmes de bureaucratie et les droits de douanes élevés pour les producteurs nationaux. Mais la majorité d'entre eux ont profité de leur prise de parole pour apporter leur soutien au 4e mandat de Abdelaziz Bouteflika. Au point où cette réunion économique a pris des allures très politiques...