«La volonté politique n'est pas clairement affichée pour aller vers un scrutin transparent et démocratique.» Le programme du candidat Benflis s'articule autour de trois réformes majeures. Ce projet intitulé Renouveau national est décliné en trois axes principaux. Dans le cas où il sera élu, il envisage d'élaborer une Constitution pérenne et consensuelle entre le pouvoir et l'opposition. «Une loi fondamentale garantissant l'alternance au pouvoir par la limitation du nombre de mandats à deux seulement», plaide-t-on notamment. Outre la réforme de l'Etat et des institutions on a mis en exergue la réforme du modèle de développement économique et la réforme du modèle de développement humain et social. Sortir de l'indépendance aux hydrocarbures, un dialogue général avec toutes les tendances pour faire barrage à toute forme de violence et laisser place à une nouvelle génération pour diriger le pays, dynamiser certains secteurs à travers des réaménagements de la législation, notamment la règle des 51/49% sont entre autres des points essentiels évoqués hier à la Radio nationale par le directeur adjoint de la campagne de Ali Benflis. «La formation d'un gouvernement de compétences composé de personnes intègres et d'une prédominance juvénile, figure en priorité sur le projet de Benflis», a souligné hier sur les ondes de la Radio nationale, le directeur de campagne adjoint chargé de la communication, Lotfi Boumghar. La règle des 51/49% imposée pour les investissements étrangers sera supprimée pour certains secteurs et son application sera circonscrite aux secteurs clés ou stratégiques. Dans ce cas de figure, il faut noter que cette règle ne sera pas changée d'un iota, car elle restera inchangée. Ali Benflis souhaite plus d'investissements et rendre l'Algérie un pays où on peut investir, doté d'un meilleur climat des affaires, en s'engageant de faire de l'économie nationale une 5e attractivité dans le Bassin méditerranéen en termes d'investissements étrangers. A l'adresse des opérateurs privés, le projet fait miroiter «la suppression graduelle de la taxe sur les activités productives(TAP)». Parallèlement, on compte selon l'invité de la radio, «faire réformer la fiscalité locale et élargir l'assiette de collecte de l'impôt, car il s'avère que l'Etat trouve actuellement des difficultés à récolter l'impôts où il se trouve». S'agissant de l'informel, le projet de Renouveau national projette «de le formaliser ou son intégration dans l'économie, organisée à travers l'instauration d'un régime fiscal attractif et la possibilité de créer une micro-entreprise en 24h». Là aussi c'est du déjà-vu, donc aucune innovation en vue. Il s'agit aussi de faire émerger un secteur privé fort et efficace, devant lequel seront ouverts des horizons à l'international à travers l'amélioration de ses performances et l'encouragement à investir à l'étranger. «Il est question de redorer le blason de la diplomatie algérienne, car à l'ère de l'économie diplomatique les entreprises constituent un levier important de l'action extérieure de l'Etat», a estimé M Boumghar. En sachant que la réglementation existe mais dans la pratique, seule la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, est autorisée présentement à investir à l'étranger, on peut dire que là aussi il est décelé une similitude avec le programme existant. Concernant l'interdiction des marchés et manifestations à Alger, une mesure provisoire prise par Ali Benflis le 18 juin 2001, lorsqu'il était chef de gouvernement, elle est justifiée selon M. Boumghar par «l'existence à cette époque de menaces à l'ordre public, par les groupes armés qui projetaient de commettre des attentats dans la capitale». L'approfondissement de la Réconciliation nationale qui sera le fruit de la concertation et le dialogue sans exclusif national qui sera engagé, figure en bonne place dans ce programme, sans toutefois préciser s'il s'agira ou non de «l'amnistie générale». Par ailleurs, la première étape dans le périple électoral de Benflis sera la wilaya de Mascara. Enfin, conclut-il «la volonté politique n'est pas clairement affichée pour aller vers un scrutin transparent et démocratique».