Dans une lettre adressée au président du FCE, Ali Benflis, candidat à l'élection présidentielle du 17 avril 2014, a dévoilé le volet économique de son programme électoral, qu'il compte présenter une fois sa candidature validée par le Conseil constitutionnel. "Je souhaiterais partager avec le FCE la stratégie nationale de développement que comporte le projet de renouveau national que je propose au peuple algérien", écrit M. Benflis. L'ancien chef de gouvernement précise que l'objectif de sa démarche "n'est pas de solliciter l'appui" à sa candidature du Forum des chefs d'entreprise. "Ce n'est ni la motivation de ma démarche ni la conception que je me fais de la politique ou de l'entreprise", souligne M. Benflis, estimant qu'"une organisation patronale doit pouvoir se mettre à l'écart du débat politique et œuvrer pour lever les pressions politiques qui fragilisent l'entreprise qui doit pouvoir retrouver sa vocation socioéconomique de facteur central de production de richesses". La stratégie nationale de développement, que l'ancien chef de gouvernement propose, s'articule autour de trois domaines d'actions complémentaires : libérer les initiatives pour développer les entreprises et créer de l'emploi, réindustrialiser le tissu économique et l'insérer dans la compétition mondiale et moderniser l'Etat et les institutions pour une refonte de la gouvernance économique. Parmi les mesures phares et les engagements que le candidat Ali Benflis a pris, figurent notamment l'amélioration de l'environnement des affaires, la mise en place du plan Algérie numérique et la simplification administrative, la création de l'Agence nationale de l'entreprise, la modernisation bancaire et financière, les facilitations d'accès au foncier, la réforme fiscale avec l'allégement de la pression fiscale sur les entreprises, la modernisation de l'Agence nationale de l'emploi et du code du travail afin qu'il réponde aux impératifs de flexibilité et de sécurité de l'emploi selon les normes du BIT. Cette stratégie comprend également la refonte des mécanismes de formalisation de l'économie et des incitations à l'innovation pour élever le degré de compétitivité du secteur économique ainsi que des mécanismes et des dispositifs visant à favoriser la création d'emplois durables. L'ancien chef de gouvernement propose également un programme accéléré de renouveau industriel (Pari 2019) qui cible dix secteurs industriels prioritaires pour lesquels l'Algérie dispose d'avantages concurrentiels et d'un potentiel de développement avéré. "La mise en œuvre du Pari 2019 impliquera tous les acteurs économiques. La commande publique servira dans ce cadre de levier et d'outil à la réindustrialisation de manière graduelle afin d'accroître l'effet d'entraînement sur le secteur économique et permettre le développement industriel", précise M. Benflis, ajoutant que la politique commerciale sera redéfinie afin de servir l'industrialisation du pays. Dans le programme économique de l'ancien chef de gouvernement, l'agriculture bénéficie d'"une attention particulière et d'engagements clairs afin de lui permettre de répondre à nos besoins et d'assurer notre sécurité alimentaire". Enfin, la stratégie nationale de développement comprend une redéfinition du rôle de l'Etat dans le secteur économique. "Il s'agit d'une part de repenser le rôle de l'Etat en tant qu'actionnaire, d'améliorer la performance et la compétitivité des entreprises publiques économiques et de désengager l'Etat des activités non stratégiques. Il s'agit, d'autre part, de renforcer le rôle régulateur de l'Etat afin d'asseoir l'équité et l'égalité entre tous les opérateurs. Il s'agit, enfin, de développer notre modèle de développement énergétique et de redéfinir la place des hydrocarbures dans le développement économique", explicite l'ancien chef de gouvernement. Le candidat Benflis insiste beaucoup dans sa lettre "sur la confiance, le partenariat et la complémentarité entre les pouvoirs publics et les acteurs économiques". Le FCE tient aujourd'hui une AG extraordinaire pour prendre position sur la présidentielle du 17 avril prochain. De fortes pressions sont exercées sur les membres de cette organisation, pour soutenir le candidat Abdelaziz Bouteflika. Le FCE, contrairement aux années 2004 et 2009, paraît divisé. Des chefs d'entreprise plaident pour la neutralité du FCE en s'appuyant sur les statuts et le règlement intérieur de l'organisation patronale. Le FCE, à sa création, a clairement précisé dans sa plate-forme, toujours publiée sur le site Internet de l'organisation, qu'"il s'interdit toute action politique, comme il exclut toute allégeance à une formation politique quelle qu'elle soit. Son action et ses activités sont centrées exclusivement vers le domaine économique et social". M. R Nom Adresse email