«Alger ce n'est pas toute l'Algérie» Hadj Lakhdar Depuis quelques semaines nous assistons à une effervescence particulière pour la chanson Happy de Pharrel William. Une chanson qui a été écrite, produite et chantée pour la bande originale du film d'animation Moi, moche et méchant 2 et le premier single extrait de son second album studio solo Girl. Dans la foulée de la sortie en single, le 21 novembre 2013, un long clip vidéo de 24h est réalisé par We are from L.A. et présenté sur le site 24hoursofhappy.com. Des centaines de lip dub (clip promo chantant) du clip court, provenant du monde entier sont recensés sur le site www.wearehappyfrom.com. Le clip de la chanson a même inspiré de nombreuses équipes de campagne pour les élections municipales en France. Mais ce phénomène ne plaît pas aux réalisateurs du clip original. Les Français du collectif We are from LA ont réclamé le 19 mars, la suppression des vidéos détournées et publiées sur des plates-formes comme Dailymotion ou YouTube. Mais ça reste, une idée géniale qui n'a jamais été testée par un autre producteur puisque pour la première fois, un chanteur autorise le piratage officiel de sa chanson permettant à des personnes anonymes et amateures de faire un clip de sa chanson. L'idée a fait son chemin et même le tour du monde puisque elle est même arrivée en Algérie. Et c'est une jeune productrice algérienne Maha Foury, qui a été la première à réagir en faisant un clip représentant la «joie» de la jeunesse algérienne. Au moment où d'autres images du mouvement Barakat faisaient le buzz sur Internet en ces jours de présidentielle, Happy from Algiers a réussi à récolter plus d'un demi-million de vues sur YouTube. Le clip très réussi a été tourné à l'aide d'un 5D à l'Oref, à la Grande-Poste, à l'hôtel Aurassi ou encore Sidi Yahia. Le clip aurait été plus imagé si la pluie n'était pas intervenue. Maha Foury, elle, avait justifié ce manque d'images par la présence de Ouragan aldjya, allusion faite à la journée de pluie qui avait sévi sur Alger ces derniers jours. Une aubaine pour cette jeune productrice, qui avait échoué à placer sa première Web production sur YouTube Machkouk fik: une sorte d'interrogatoire policé des artistes et des personnalités connues. Maha Foury cherche à trouver sa place dans ce monde de l'audiovisuel local très serré. Après avoir été déboutée par la justice dans l'affaire Djawab bassit, dans laquelle elle avait revendiqué l'idée, alors qu'elle a été seulement assistante dans cette émission produite par Thala films et qui a été inspirée de La boite à question de Canal+, cette jeune productrice espère trouver le succès avec sa Web production. En attendant, cette version algéroise de Happy a encouragé de jeunes producteurs installés dans d'autres wilayas pour réaliser un clip sur la chanson de Pharrell, parce que, contrairement au Maroc ou à la Tunisie où plusieurs clips ont été réalisés dans plusieurs régions, l'Algérie n'est représentée que par deux clips réalisés à Alger, celui de Maha Foury et de l'Exia (l'Ecole supérieure d'informatique). Ceci alors que les producteurs de l'émission Alhan oua chabab n'ont pas eu l'intelligence d'inscrire la version de Happy chantée lors du dernier prime sur le site www.wearehappyfrom.com. Alors Be happy dont worry... [email protected]