L'artiste devant un de ses tableaux Forme et couleur est le nom de cette exposition ouverte jusqu'au 17 avril. Elle se trouve à la rue Hocine Assselah. Elle n'a pas de nom précis. Elle, c'est une galerie d'art baptisée au nom de cette rue, donc et ce n'est pas plus mal. Elle a ouvert ses portes, il y a presque un an. Elle a abrité depuis, plusieurs expositions d'arts plastiques. «Nombreuses expos collectives et individuelles, son but est de promouvoir l'art et les artistes de tout le territoire national et pas seulement des artistes du Centre (Alger). Parmi les artistes qui y ont exposé, on peut citer Chegrane Noureddine, Djahida Haouadef, mais aussi Ahmed Salah, Djamel Talbi.Et maintenant on est sur cette expo de Saïd Rahmani qui nous vient de Tiaret. «Cette galerie, depuis son ouverture, a pour but de promouvoir les artistes de l'intérieur du pays et de tout le territoire d'Alger. On s'ouvre davantage..», nous a déclaré Belkhiter Omar, assistant de programmation à l'établissement Arts et Culture qui s'occupe de cette galerie d'art. Y expose actuellement donc Rahmani Saïd diplômé de l'Ecole des beaux-arts d'Alger bien qu'originaire de Tiaret. Spécialisé dans le design graphique, cela n'a pas empêché notre artiste de se lancer à maintes reprises dans la peinture et ce, en étant sans doute influencé par ses amis et en côtoyant de nombreux artistes mordus de cet art. Saïd Rahmani a d'ailleurs gagné de nombreux prix dont un, cette année, en Arabie Saoudite, nous a-t-il précisé. Ce sont environ 20 tableaux de différents formats qui ornent les cimaises de cette galerie. Des peintures déclinées en techniques mixtes (peinture à l'huile et acrylique) donnant à voir des formes semi-abstraites et parfois semi-figuratives. La couleur chaude est l'élément fort qui domine ses tableaux qui semblent privilégier les thèmes de la vie, l'amour et la mort, une sorte de cycle qui revient souvent, illustré sans doute par ce cercle que l'on distingue ici et là. Ses travaux n'ont pas de nom, sauf certains qui possèdent des titres à l'image de «Les amoureux», «Le tapis», «Le jardin des oiseaux». Ici l'on devine des cages, là-bas l'on perçoit du linge étalé sur le balcon comme symbole de naissance d'un bébé, mais juste à côté, un saut pour signifier la toilette du mort...Beaucoup de signifiés dans cette peinture, même si l'auteur se défend d'utiliser «le signe». Son travail n'en demeure pas moins opaque, mais très fertile en matière de convocation de l'imaginaire pour sonder l'univers de notre artiste. Certaines peintures plus que d'autres inspirent l'environnement urbain et d'autres se lisent comme des symboles cultuels de la ville de Tiaret à l'exemple du tapis ou encore ce bijou de fête. Le mouvement y est perceptible comme une sorte de fantasia de couleurs. Les peintures sont riches en épaisseur chromatique. Décoder un tableau abstrait n'est pas très aisé, mais permet le voyage dans des géographies à possibilité variable. Le bleu pour notre jeune artiste suggère l'ambiance des fêtes, le mariage. Soit. Ces peintures sont pour autant une explosion de couleurs miroitantes qui donnent le tournis, tant son espace éclaté nous entraîne dans des sentiers battus, autrement plus animés et colorés. N'est-ce pas là le but de chaque art, nous transporter dans un voyage au coeur de la matière, sans trop réfléchir au comment mais à quoi l'on aboutit comme sensation. Notons qu'une nouvelle expo se prépare et aura lieu dans quelques mois. «Elle sera animée par trois artistes. «Cette galerie comme vous le voyez est composé, de deux espaces, donc un espace pour chaque artiste. L'un pour l'artiste-peinture, l'autre pour le photographe et le troisième, c'est-à-dire le hall, sera occupé par une installation de sculpture. Trois formes d'expression artistique. Chaque wilaya sera représentée en commençant par Adrar. Ces artistes évoqueront leur région, leur histoire et leur culture à travers un projet qui sera porté sur la ville d'où vient l'artiste», nous a confié le responsable de la galerie. En attendant, Rahmani Saïd y expose jusqu' au 17 avril.