L'ex-maréchal, Abdel Fatah al-Sissi, qui a annoncé sa candidature de la fin de mai prochain, va sans douter écraser le scrutin présidentiel Celui qui est devenu l'homme fort du pays en avisant le 3 juillet de l'éviction du seul président jamais élu démocratiquement d'Egypte, a annoncé la semaine dernière qu'il serait candidat. L'élection présidentielle en Egypte aura lieu les 26 et 27 mai, près de onze mois après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi par l'armée, dont l'ex-chef Abdel Fatah al-Sissi est donné grand favori. Celui qui est devenu l'homme fort du pays en avisant le 3 juillet de l'éviction du seul président jamais élu démocratiquement d'Egypte, a annoncé la semaine dernière qu'il serait candidat. Les experts prédisent qu'il sera confortablement élu à l'issue du scrutin, dont la date a été fixée dimanche par la commission électorale. Pour pouvoir officiellement annoncer sa candidature, le maréchal Sissi a dû prendre mercredi sa retraite de l'armée, et a quitté ses fonctions de vice-Premier ministre et ministre de la Défense des autorités intérimaires installées et dirigées de facto par l'armée. Le dépôt des candidatures s'ouvrait hier, jusqu'au 20 avril, tandis que la campagne se tiendra du 3 au 23 mai. Les électeurs du plus peuplé des pays arabes sauront au plus tard le 5 juin s'ils doivent se rendre aux urnes pour un second tour (16 et 17 juin), a précisé la commission électorale, auquel cas, les résultats seront publiés le 26 juin au plus tard. La présidentielle, qui doit être suivie d'un scrutin parlementaire, doit doter le pays d'un pouvoir élu après dix mois de gouvernement intérimaire et clore la «transition démocratique» promise par l'armée le 3 juillet. Depuis cette date toutefois, les partisans de M.Morsi dénoncent un «coup d'Etat militaire» et manifestent régulièrement en dépit d'une sanglante répression qui a fait, selon Amnesty International, au moins 1.400 morts. En outre, quelque 15.000 personnes ont été arrêtées, selon des responsables de la police, dont la quasi-totalité des dirigeants de la confrérie de M.Morsi, les Frères musulmans qui, à l'instar du président destitué, encourent la peine de mort dans divers procès. Implacable dans la répression des islamistes pro-Morsi, comme de toute opposition - notamment celle venue de la jeunesse en pointe de la révolte de 2011 puis du combat contre les procès militaires de civils -, M. Sissi s'est attiré une popularité inégalée dans le pays. Il n'a pour le moment qu'un seul adversaire déclaré, le leader de gauche Hamdeen Sabbahi, qui n'a que très peu de chance d'engranger un nombre significatif de voix, selon les experts. En annonçant sa candidature, M. Sissi a promis de «débarrasser l'Egypte du terrorisme», alors que les attaques sont désormais quasi-quotidiennes, le gouvernement affirmant qu'elles ont fait près de 500 morts, en très grande majorité des soldats et des policiers. Les autorités intérimaires font porter la responsabilité de ces attaques aux Frères musulmans, qui ont démenti toute implication mais déjà prévenu qu'il n'y aurait «ni sécurité ni stabilité sous une présidence Sissi». Dimanche encore, un étudiant a été tué à l'université islamique d'Al Azhar dans des heurts entre manifestants et forces de sécurité, a rapporté le quotidien Al Ahram sur son site internet. Et dans la péninsule du Sinaï, un soldat a été abattu par des islamistes présumés, selon des sources policières. Quelques heures plus tard, des hommes masqués ont ouvert le feu sur un colonel de l'armée à la retraite le tuant sur l'autoroute reliant Le Caire à la ville d'Ismaïlia, sur le canal de Suez, selon des responsables. Ces meurtres surviennent alors que le ministre de l'Intérieur, Mohamed Ibrahim, a fait état de l'arrestation de dirigeants du groupe jihadiste Ansar al-Chari'â, ayant pris des policiers pour cible dans la région du Delta du Nil. Vendredi, cinq personnes, dont une journaliste, avaient été tuées dans des affrontements entre manifestants islamistes et forces de police au Caire. C'est ce «chaos», qui règne depuis la révolte de 2011 selon une large partie de la population, sur lequel M. Sissi entend capitaliser.