«J'ai prédit certaines vérités en 2004, qui se sont vérifiées aujourd'hui» Le candidat Ali Benflis était, hier, l'hôte de la localité de Mecheria, relevant de la wilaya de Naâma où il a été reçu en grande pompe. A cette occasion, l'ex-chef de gouvernement, a vertement critiqué «le train de vie faste que s'offrent les hauts responsables de l'Etat». Ils dépensent sans compter pour l'apparat. Leur arrogance leur fait croire qu'ils peuvent se donner de l'importance et de la valeur en roulant en carrosse de luxe et en s'offrant les multiples résidences de l'Etat et en construisant des villas cossues aux frais de la princesse, note-t-il en faisant allusion à l'utilisation au camp rival qui utilise à sa guise les moyens des l'Etat. «L'école de la révolution et nos illustres références nous ont inculqué que la valeur d'un homme, notamment en sa qualité de responsable désigné ou mandaté par le peuple se mesure à sa modestie», estime-t-il devant une assistance nombreuse, issue d'une wilaya que Benflis considère comme une deuxième wilaya des Aurès. Pour l'ex-ministre de la Justice, «l'argent public est sacré et intouchable». En dressant un tableau noir sur le bilan des 15 dernières années. Il souligne que «les analyses de tous les constitutionnalistes, considèrent que le verrou de limitation de mandat sauté en 2008 qui est un garde-fou contre le renouvellement indéterminé des mandats et une longévité inégalable au pouvoir, est synonyme d'une présidence à vie». «Aujourd'hui, ils affichent un autoritarisme et un air pharaonien», ajoute-t-il. Sans citer des noms, il se demande «qui est ce despote qui veut priver une telle minorité ou tel groupe social de ses droits et au peuple son droit de choisir son président, ses parlementaires légitimes et ce dans un pays qui a vu naître le colonel Lotfi et d'autres hommes majestueux?». «Je sais que vous n'êtes pas à vendre et vous avez fait un bon choix à travers votre soutien à mon projet de renouveau national, ma démarche qui consiste à faire sortir le pays de la crise durable et multidimensionnelle», lance-t-il dans une salle archicomble. Cela est une oeuvre de longue haleine qui appelle la patience, reconnaît-il, celui qui s'engage à poursuivre son combat nonobstant le résultat de l'élection présidentielle du 17 avril prochain. L'ex-chef de gouvernement dont la campagne électorale s'emballe de plus en plus et le discours durcit davantage, a indiqué qu'«il reste patient devant son ambition de mettre le pays sur les railles». «J'ai prédit certaines vérités en 2004, qui se sont vérifiées aujourd'hui», souligne-t-il. Il s'agit de la généralisation de la corruption, le musellement des médias, le bâillonnement de toutes les libertés syndicales et politiques et le recours à la fraude», explique-t-il. «Quinze ans, bastâ! Car aujourd'hui l'Algérie est devant un tournant dangereux» entonne-t-il Outre le chômage qui touche les larges couches de la société, notamment la frange juvénile et les diplômés, il révèle que «le nombre d'un million de logements prétendument réalisés est une vue de l'esprit car de fausses statistiques et chiffres ont été fourgués au petit peuple sans discernement». A propos d'un autre thème de campagne propagandiste du cercle présidentiel, à savoir l'Aadl, il affirme en citant une source proche du dossier que «moins d'un dixième du programme n'est pas encore réalisé». Par ailleurs, Ali Benflis est longuement revenu sur son projet dont l'adoption d'une Constitution pérenne et consensuelle est le premier chantier qui sera lancé. Il s'en suivra la constitution d'un gouvernement d'unité nationale.