«Ceux qui étaient derrière l'incident de Marseille sont des membres de la famille d'un candidat indépendant.» La wilaya de Tizi Ouzou a, comme prévu, accueilli hier, deux représentants du candidat Bouteflika dans le cadre de la campagne électorale de l'élection présidentielle du 17 avril. Dans une salle archicomble, Amara Benyounès, président du MPA et Amar Ghoul du TAJ se sont succédé à la tribune pour étaler les grands axes du programme de Abdelaziz Bouteflika et de rappeler ses grandes réalisations. Ce fut d'abord Amar Ghoul qui a pris la parole rappellant les grands sacrifices de cette wilaya pour l'Indépendance et la démocratie. Pour l'orateur, Abdelaziz Bouteflika, s'il est réélu président, accordera à Tizi Ouzou une attention particulière. Son prochain mandat sera l'occasion de renforcer les acquis de la wilaya en matière d'infrastructures de base nécessaires à son développement. Elle sera dotée d'un grand réseau d'autoroutes, de chemins de fer, d'hôpitaux et d'autres infrastructures. Le président du TAJ a également profité pour affirmer la volonté du président de consolider encore davantage les acquis de tamazight. Amar Ghoul n'a pas omis enfin de rendre un hommage appuyé aux moudjahidine, aux artistes et hommes de culture comme Mouloud Mammeri et Matoub Lounès. Un hommage particulier a également été rendu par l'orateur à Hocine Aït Ahmed, lui souhaitant, au passage, un bon rétablissement. Enfin, Amar Ghoul a appelé les citoyens à voter pour la continuité et la consolidation des acquis et non à la rupture qui, poursuit-il, les fera perdre à la nation. C'est ensuite Amara Benyounès qui monte sur la scène de la Maison de la culture sous des ovations appuyées. L'orateur qui reconnaît avoir des frissons en retrouvant ce lieu, s'est remémoré un ancien ami en la personne de Mustapha Bacha, l'un des membres fondateurs du RCD. S'appuyant sur son parcours de militant, le président du MPA dira d'emblée en réponse à ses détracteurs locaux que Tizi Ouzou est fatiguée de sacrifier ses enfants. Après la guerre d'indépendance, poursuit-il, c'était la wilaya de Tizi Ouzou qui avait le plus grand nombre d'orphelins de guerre. Sur un autre chapitre, Amara Benyounès, à l'adresse de ceux qui appellent au boycott, a affirmé que ce qui s'est passé à la salle Harcha est invraisemblable (allusion à son ancien parti qui s'allie avec les islamistes alors qu'il était le fer de lance de leur rejet). Pour lui, ceux qu'il nomme par «tout, sauf Bouteflika» peuvent s'allier avec le diable. L'orateur évoquera aussi, pour l'occasion, la santé du président qu'il a, affirmait-il, vu jeudi dernier. «Son cerveau fonctionne mieux que ceux de ces adversaires réunis qui appellent à sa destitution.» «Si vous dites qu'il est malade, pourquoi avez-vous peur d'un homme malade alors?» s'interrogera-t-il à leur adresse. Dans sa lancée, l'orateur demandera à ceux qui appellent au boycott de dire aux Algériens ce qu'ils feront après le 17 avril. A propos de l'incident de Marseille, Amara Benyounès expliquera que ceux qui étaient derrière l'incident sont des membres de la famille d'un candidat indépendant, qu'il ne nommera cependant pas. L'incident a été, selon lui, amplifié par des sites Internet. Ce qui lui fera dire qu'il est regrettable que des hommes terminent leur carrière politique en journalistes clandestins. Pour conclure, Amara Benyounès dira pour mettre en évidence les acquis de l'Algérie sous le règne du président Bouteflika que «notre pays est le plus stable dans la région alors qu'il était, avant son arrivée à la Présidence, le pays le plus instable».