L'ANP occupe, malgré elle, le terrain politique dans un contexte fragile, agité et délicat Le général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, a incité les différents corps sécuritaires à «garantir un climat idéal» au déroulement des prochaines élections présidentielles. Soumise aux projecteurs d'une actualité politique bouillonnante, l'ANP «bénéficie», depuis quelques semaines, d'une attention particulière. En l'espace de quelques jours, le général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP, a dû intervenir à trois reprises pour rappeler les missions de son institution en cette période électorale. L'Algérie subira le 17 avril prochain un test électoral décisif qui statuera sur son devenir. La dernière intervention en date a eu lieu jeudi dernier, quand le général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, a incité les différents corps sécuritaires à poursuivre leurs efforts afin de «garantir un climat idéal» au déroulement de la prochaine élection présidentielle. Encore une fois, l'ANP occupe, malgré elle, le terrain politique dans un contexte fragile, agité et délicat. Le général de corps d'Armée qui s'exprimait lors de sa visite de travail, avant-hier, aux commandements des forces de l'ANP a ajouté que son institution garantira la paix et la sécurité pour permettre aux Algériens «de choisir en toute liberté, transparence et démocratie, le président qui convient, celui qui prônera les valeurs nationales». Le chef d'état-major a insisté, par la même occasion, sur le rôle de l'ANP dans la garantie de la sécurité et de l'unité nationales. A ce sujet, il souligne avec fermeté: «Eu égard à la sensibilité et la vivacité de cette mission qui incombe à nos forces armées, et compte tenu du fait que les ennemis de l'Algérie sont conscients que tant que l'ANP est forte, développée, unie et prête à faire face aux défis, ils ne pourront atteindre leurs piètres fins, ni à faire aboutir leurs conspirations hostiles à l'Algérie, terre et peuple». Le 19 mars dernier, une date symbolique, alors qu'il était en visite à l'Académie militaire de Cherchell, le général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, a assuré que l'Armée ne ménagera aucun effort pour la quiétude et la sécurité de l'Algérie: «Tel est l'objectif pour lequel nous, au sein de l'Armée nationale populaire, jurons devant Dieu le Tout-Puissant d'oeuvrer sans répit aux côtés de tous les corps sécuritaires et tous les dévoués de notre nation pour l'atteindre (..)».Le général Ahmed Gaïd Salah a mis l'accent sur les efforts consentis quant à la lutte antiterroriste et au rétablissement de la sécurité dans notre pays: «L'ANP continue sa mission pour faire régner la sécurité dans notre pays et se dresser fermement devant tous ceux qui tentent de menacer ou de troubler la paix et la quiétude de notre peuple, par l'élimination du terrorisme criminel qui a souillé cette honorable terre.» Six jours auparavant, soit le 13 mars, le général-major Ahmed Gaïd Salah avait tiré la première salve en rappelant le rôle primordial de l'ANP dans l'accomplissement de ses missions constitutionnelles. «L'ANP a des missions constitutionnelles claires et elle les appliquera à la lettre», a soutenu le chef d'état-major lors de la réunion des cadres du système de formation dans l'ANP, tenue à l'Ecole nationale préparatoire aux études d'ingéniorat. Pour les observateurs, ces interventions répétées sonnent, d'une part, comme des mises au point à ceux qui veulent entraîner cette institution dans le terrain politique, et d'autre part, comme des gages de neutralité durant le scrutin d'avril prochain. Le 17 février dernier, l'ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, a appelé l'ANP à respecter ses engagements et accomplir ses véritables missions. «Faut-il rappeler ici et maintenant que la renaissance de notre identité algérienne et notre projet national ont été cristallisés, abrités et défendus, successivement par l'armée de Libération nationale, puis, l'Armée nationale populaire?» M.Hamrouche a remis une couche le 30 mars dernier. Interpellant le président Bouteflika, le chef d'état-major de l'Armée, Ahmed Gaïd Salah et le chef du DRS Mohamed Mediene à s'asseoir autour d'une table, il a attribué une place centrale à l'Armée dans la réussite du processus de transition que préconise l'ancien chef de gouvernement. De répliques en mises au point indirectes, l'institution militaire occupe «inopportunément» le terrain... politique.