Dans le cadre du Mois culturel européen, l'Autriche s'est joint à l'Algérie pour un concert des plus exceptionnels Incroyable rencontre de deux cultures, l'une européenne, autrichienne et l'autre algérienne. Deux grands musiciens ont joint leur talent et leurs affinités musicales pour un spectacle fantastique qui a enchanté le public venu en force se délecter de leurs belles envolées lyriques. Sous la direction du maestro Amine Kouider, l'orchestre philharmonique d'Alger a admirablement accompagné la soliste-pianiste, Emma Schmidt. La salle du Palais de la culture Moufdi-Zakaria de Kouba où a eu lieu le spectacle dimanche dernier, s'est avéré trop exiguë pour contenir tout ce beau monde. Il a été ainsi décidé à la hâte d'organiser un second concert juste après le premier, faisant donc abstraction de l'entracte d'usage. En effet, le public venu en force ce dimanche au Palais a dû attendre pour le moins, une bonne partie de ce dernier, un bon moment dehors, c'est-à-dire dans le couloir, la porte de la salle du spectacle ayant été interdite d'accès. C'est dire l'engouement du public algérien pour la bonne musique et particulièrement classique universelle. Placer la soirée sous le thème du grand compositeur Amadeus Mozart ne pouvait, par ailleurs, que séduire les mélomanes. Aussi, c'est par ce chef-d'oeuvre Les noces de Figaro que débuta le concert suivi d'un concerto pour piano et orchestre n°23 KV 488 en La majeur, animé par la Viennoise, Emma Schmidt, très élégante dans sa robe rouge perlée de strass. Profondément attentif et réceptif, le public a pu apprécier de belles mélodies développées dans les trois temps allegro, adagio et allegro assai. Les doigts d'Emma Schmidt glissaient sur le clavier du piano comme une gracieuse ballerine tournoyant dans le ciel à vous donner des ailes, harmonieuse dans ses pas de danse joyeux et saccadés et ces bras virevoltants. Fermez les yeux et imaginez un peu... vous y êtes. C'est la légèreté à l'état pur! La deuxième partie du concert est consacré à L.V. Beethoven et sa célèbre symphonie n°05 en Ut mineur. Sans Emma Schmidt. Celle-ci est partie trop vite. Mais son passage fut des plus remarqués. La fin de la soirée fait place à des mélodies plus enivrantes, plus énergétiques qui sonnent tantôt comme un éclair, tantôt comme un sucre d'orge qui fond goulûment dans la bouche. Un vrai délice musical. Pour les amoureux d'Emma Schmidt, sachez qu'elle se produira en solo le 19 mai prochain au Musée des Beaux-Arts. Le printemps musical du Mois culturel européen n'en finit pas de distribuer ses cadeaux...