L'enseignement de la langue amazighe dans les trois paliers scolaires et à l'université, reste en deçà des attentes en Algérie. Le slogan du mouvement berbère en Algérie «Tamazight Dhi Lakul» (tamazight à l'école), portée depuis le 20 avril 1980 par la population amazighe à travers le pays, n'a pas atteint l'objectif attendu. L'enseignement de la langue maternelle tamazight qui a commencé depuis 17 ans, n'arrive toujours pas à trouver sa place dans les classes à travers les trois paliers scolaires et au sein de l'Université algérienne. Sur 16 wilayas qui ont pris en charge l'enseignement de la langue amazighe, il ne reste que 10 wilayas qui continuent d'assurer son enseignement, à cause des multiples obstacles rencontrés sur le terrain. «Le HCA s'est engagé dans une nouvelle vision afin d'élargir le champ de la promotion de la langue amazighe à travers toutes les wilayas du pays», a déclaré, hier, Si El Hachemi Assad, secrétaire général au Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), qui reste sans président depuis 2004. Pour parer au retard accablant en termes de développement de la langue amazighe à l'échelle nationale, le HCA a enfin, trouvé la parade en associant d'autres organismes activant dans le secteur afin de redorer le blason, à l'image de l'Ecole supérieure du journalisme (ESJ), du Cnplet, à sa tête le Pr Abderrazak Dourari, spécialiste en la matière, ainsi que les chaînes de radio et de télévision, notamment le secteur privé qui n'a pas joué son rôle dans ce sens jusqu'à présent. Passant à une vitesse supérieure, le HCA a décidé de consacrer son programme d'action 2014, à développer un travail de proximité avec le ministère de l'Education afin de noter les points forts et les points faibles en vue d'une meilleure coordination des efforts. L'éducation nationale, l'enseignement supérieur et la formation des formateurs, demeurent le cheval de bataille du HCA, avant de regretter la marginalisation de tamazight, au point d'enregistrer 3 646 licenciés en langue amazighe qui se retrouvent en fin de compte au chômage. Evoquant la mise en place d'un fichier de compétences spécialisées dans le domaine amazigh, Si El Hachemi Assad, a révélé l'existence de 25 docteurs d'Etat qui sont considérés comme des partenaires à part entière, tout en lançant à leur égard, des appels à projets nationaux dans le domaine amazigh aux universitaires d'abord, et à tous les auteurs et le mouvement associatif qui activent dans le cadre de la promotion de la culture, de la langue et l'identité amazighes. Pour ce faire, le HCA qui reste attaché à la présidence, inscrit trois axes prioritaires et complémentaires qui résument les besoins, à savoir, d'une part, le domaine de la «lexicologie et lexicographie, réalisation d'études lexico-sémantiques qui portent sur la description et le fonctionnement du lexique relationnel, l'étude thématique et stylistique par traitement informatique d'une oeuvre romanesque ou poétique de l'ensemble des oeuvres d'un auteur, en se focalisant sur l'aspect lexico-sémantique (choix du lexique, son organisation en champs lexico-sémantiques, fréquence et récurrence des mots-clés et des séries lexicales en relation à une thématique importante, la confection d'un dictionnaire général incluant toute la richesse lexicale des dialectes amazighs en usage et plus. D'autre part, la production des ouvrages parascolaires (étude de textes, syntaxe et orthographe), ainsi que le domaine des multimédias, qui constitue l'outil de travail et de développement de la langue par excellence au temps des TIC. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que les projets de recherche doivent être adressés au plus tard, le 20 mai 2014. Dans les deux cas, les projets déposés recevront une lettre d'acceptation ou de rejet, selon la décision de la commission de sélection à qui revient le dernier mot. «Qui n'avance pas, recule», dit le dicton.