Un puissant groupe armé jihadiste actif en Syrie et en Irak a accusé les dirigeants d'Al-Qaïda de trahir la cause jihadiste, un nouveau signe des profondes rivalités au sein des insurgés combattant le régime de Bachar al-Assad. "Al-Qaïda n'est plus aujourd'hui une base pour le jihad", a déclaré dans un communiqué posté sur les forums jihadistes le porte-parole de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), Abou Mohammed al-Adnani. "Son leadership est devenu un marteau pour casser le projet d'Etat islamique", a indiqué M. Adnani, ajoutant que les "dirigeants d'Al-Qaïda se sont détournés de la bonne voie". "Ils ont divisé partout les rangs des moujahidine", a-t-il encore déploré. Début janvier, de nombreux groupes rebelles, dont le Front al-Nosra --reconnu comme la branche officielle d'Al-Qaïda en Syrie --, ont lancé une offensive contre l'EIIL dans les zones contrôlées par la rébellion dans le nord de la Syrie. L'EIIL, né en Irak après l'invasion du pays par une coalition conduite par les Etats-Unis en 2003, a suscité en effet l'exaspération du reste de la rébellion en Syrie à cause de sa volonté d'hégémonie et de la brutalité de ses méthodes à l'encontre des civils. Des milliers de combattants ont été tués depuis janvier dans ces combats entre groupes rivaux. Le 15 avril, un commando de l'EIIL a assassiné le chef du Front al-Nosra de la province d'Idleb (nord) et sa famille dans cette ville du nord du pays. Le Front al-Nosra et l'EIIL sont tous deux issus de la branche d'Al-Qaïda en Irak.