Mohamed Telli, le président de la chambre correctionnelle de Chlef, a eu raison de désigner un brillant, honnête expert... Le procès opposant deux hommes amoureux de la terre nourricière avait commencé en novembre 2012, soit près de 18 mois au tribunal de Khemis Miliana (cour de Aïn Defla), mais qui relevait de Chlef en 2012, en fin d'année, a pris fin mercredi à la cour de Chlef dont les responsables étaient heureux de s'être débarrassés de cette maudite juridiction qui cause tant de mal aux Khemissis et aux magistrats eux-mêmes. Mieux, Mustapha Bentelkhoukh, le jeune juge qui avait couvert les débats entre les Bouzar et Taouanzat Fertas, tous les deux poursuivis pour faux et abus de pouvoir et complicité, avait juste après été rappelé à Chlef et où nous avions recueilli des échos très défavorables à son sujet car marchant sur un nuage et donc, à son âge, a cru être arrivé au sommet. L'appel a eu lieu devant le trio Mouisset-Telli et Hadj Hamou très expérimenté devant de tels dossiers. Ce qui a valu cette rallonge dans le procès en appel, avait été la désignation de Ahmed Hamdi l'expert par la chambre correctionnelle, ce qui a donc pris du temps surtout que Hamdi s'était honorablement comporté malgré le harcèlement du juge d'instruction de Khemis alors que légalement, la cour a le dossier et donc le tribunal d'El Khemis est dessaisi. Les «on dit que», il «paraît que» recueillis sur place laissent deviner l'atmosphère empoisonnée qui prévaut à El Khemis où la présidente du tribunal doit être écoutée par l'inspection générale à propos d'un mauvais comportement de cette même présidente que l'on dit super gâtée et protégée (jusqu'à quand?) envers une jeune juge du siège décidée à ne pas se laisser faire, menaçant jusqu'à saisir Louh, le ministre en personne qui doit tout de même savoir dans cette juridiction pour l'honneur des magistrats. Pour revenir aux faits, Fertas a acheté une parcelle de terre que lui disputent les Bouzar décidés eux aussi à poursuivre leurs plaintes accusant le géomètre en retraite d'abus de pouvoir et de faux et l'acquéreur de la parcelle de complicité. Maître Abdelkader Bennegoueche et Maître Phil Fatima Benbraham de Hussein Dey (Alger) sont constitués pour les Bouzar qui n'ont confiance en personne alors que Fertas et Taouanzat ont ramené les poids lourds: Maître Larbi Maâtou, les bâtonniers M.F. Ksentini et Yahia Bouamama ainsi que le bouillonnant Maître Mohamed Aïchouche de Blida dont l'intervention a été la plus incisive comme celle de Maître Phil. Et si Maître Bennegoueche qui a plaidé après l'avocate d'Alger, avait axé sa plaidoirie autour de l'acte de propriété «Hamdi, l'expert aurait pu voir les Bouzar à titre indicatif et chercher à savoir si ces gens ont été touchés par la loi de 1971 portant Révolution agraire!» s'est-il écrié avant d'expliquer la nuance entre les expressions: «Sous la protection de l'Etat» fait en direction de propriétaires «harkis» et «la nationalisation des terres». «-Oui, Hamdi n'a pas répondu dans son rapport à la mission confiée par la cour de Chlef». Maître Benbraham avait ouvert les hostilités autour du comportement de Fertas, pire que les premiers colons en 1831!!! Ce qui poussera plus tard Maître Aïchouche à rétorquer que «la comparaison n'avait pas sa raison d'être, car Fertas n'est pas un colon mais un Algérien qui a acheté un terrain à des nationaux!». Maître M.F. Ksentini et Bouamama ont tenté de mettre en pièces les arguments de leurs adversaires du jour. Maître Larbi Maâtou a essayé d'être clair et explicite. Il a plaidé juste ce qu'il faut étaler comme cartouches; ce qui est certain, c'est que les avocats de Fertas et Taouanzat ont abordé le fait majeur que Ahmed Hamdi en excellent professionnel a reproduit, surtout que les Bouzar lui ont présenté un acte de propriété périmé! «Par conséquent, ils n'ont aucune qualité pour faire valoir leurs demandes: «Ils ont évoqué des généralités, ni plus ni moins! a conclu Maître Ksentini heureux de la brillante intervention de son confrère et ami le bâtonnier Yahia Bouamama. Vint le tour de Maître Phil Benbraham et Maître Bennegoueche. Les deux conseils des Bouzar qui courent derrière Khallil Fertas, un propriétaire tous azimuts, ont déclenché un tir nourri face à leurs confrères adversaires du jour, Maître Larbi Maâtou, Maître Mustapha Farouk Ksentini, le bâtonnier Yahia Bouamama et le fougueux Maître Mohamed Aïchouche. Le tir nourri a viré dans l'histoire de notre pays. Les dates énoncées à la barre le prouvent. Maître Phil Benbraham a évoqué 1831, la date où les colons s'étaient emparés de ces terres fertiles de Djendel (Aïn Defla). 1923 a été l'année qui a vu la première transaction d'Algériens-pieds-noirs; 1964 qui a vu l'instauration de la mise sous protection des terres exploitées par des... harkis! 1971, la Révolution agraire; 2009, le début des hostilités, juste après que Benharkat eut cédé des ha à Khellil Fertas, le «Blidéen», qui a osé invertir du côté du Zaccar! 2011, le début d'un procès commençant à Khemis-Miliana où un juge d'instruction s'est cassé la pipe en envoyant les suspects de faux et usage de faux chez un jeune juge du siège qui a été muté pour n'avoir pas su gérer une audience qui a duré 5 heures pleines où les incidents avaient, ô comble, pour un jeune magistrat qui débute sur le siège, comme témoin, le bâtonnier de la région, Yahia Bouamama qui était venu aider la justice et qui s'est heurté à l'ignorance, à l'absence de maîtrise des procédures au cours d'une audience et même un mépris qui ne disait pas son nom. 18 mois après le procès de Khemis, la cour de Chlef qui a continué les débats alors que depuis un trimestre Khemis-Miliana dépend de la fraîche cour de Aïn Defla dont les responsables ont trouvé des ennuis, des malentendus, des incidents du genre de ce président de chambre venu au tribunal intervenir pour un appel qui a mis un greffier K.O. à la suite des foudres soulevées par ce juge, entendu cette semaine par l'inspection!