Rien n'est joué! Les candidats qui devront passer les épreuves du bac le 1er juin prochain seront fixés sur les «règles du jeu» le 6 mai prochain. Le ministre de l'Education, Abdelatif Baba Ahmed, a annoncé, à la télévision jeudi dernier, «la possibilité d'organiser une session de rattrapage pour les candidats au baccalauréat dont la moyenne oscille entre 9,5/20 et 9,99/20». Ce n'est pas la seule condition puisqu'il précise que ne seront concernés que «les candidats ayant fait preuve d'assiduité tout au long de l'année scolaire et obtenu de bonnes moyennes en 2ème et 3ème années secondaires». Il faut dire que l'idée n'est pas nouvelle. Baba Ahmed en avait déjà fait état l'an dernier. C'était lors du coup d'envoi des épreuves du bac 2013. Le ministre avait choisi la ville de Ouargla pour l'occasion. C'est là, qu'il avait déclaré à la radio que «la réflexion est engagée pour permettre à partir de l'année prochaine d'ouvrir la porte vers les délibérations qui consisteraient à ne pas pénaliser l'élève qui aura obtenu un 9,99/20. Cela ne veut pas dire que seuls ceux qui auront un 9,99 seront concernés, mais à partir de 9,75 ou éventuellement une marge qui serait définie par les pédagogues». C'était donc sa promesse et il semble bien décidé à la tenir. D'ailleurs, on retrouve même son souci de ne pas décider seul puisqu'il est prévu, a-t-il encore annoncé jeudi dernier, une conférence nationale à cet effet pour le 6 mai prochain. Une conférence qui aura pour objet de définir également «la réduction du nombre de cours sur lesquels le candidat sera examiné». Autrement dit, les cours qui n'ont pas été dispensés pour cause de grève et qui n'ont pu être couverts par les sessions de rattrapage. Jusque-là le discours du ministre est d'une cohésion sans faille. Il est plus difficile à suivre lorsqu'il annonce que la session de rattrapage aura lieu «quatre jours après l'annonce des résultats du baccalauréat» alors que le 31 mars dernier à Djelfa où il était en visite, que le «cas des candidats obtenant une moyenne de 9,99 fera l'objet d'une disposition particulière pour la session 2015 de cet examen (le bac)». Il avait justifié ce temps nécessaire par le fait qu'il «est difficile de prendre et d'appliquer une décision au milieu de l'année scolaire». Quand moins d'un mois après, une session de rattrapage pour le bac 2014, «quatre jours» après l'annonce des résultats, devient possible. Ce qui n'était pas possible hier, le devient aujourd'hui? N'est-ce pas plus raisonnable de s'en tenir à la fiche de synthèse pour les repêchages? Surtout qu'elle s'avère incontournable pour faire les moyennes des deux années précédentes de l'élève et attester de son assiduité aux cours comme le ministre l'a précisé jeudi dernier. Il est difficile d'organiser une autre session du bac (même de rattrapage) en «quatre jours» sur tout le territoire national avec au préalable le recensement des candidats remplissant les conditions, moyennes annuelles et assiduité. Il y a comme un «maillon» qui manque au déroulé du ministre. Ceci dit et au-delà des aspects purement organisationnels, limiter les sujets d'examen du bac aux seuls cours effectivement dispensés est une démarche pleine de bon sens. Tout comme l'est le repêchage d'un élève au parcours scolaire plus qu'honorable mais qui «trébuche» le jour de l'examen. La conférence nationale du 6 mai prochain annoncée par le ministre abordera probablement d'autres questions mais les deux points, que sont le rattrapage et «le seuil des cours», retiennent plus l'attention des 650.000 candidats et de leurs familles. Ce qui fait beaucoup de monde. Tous auront les yeux et les oreilles braqués sur la conférence du 6 mai. Ce sera pour eux les «premiers résultats» avant l'examen du bac. Une conférence qui sera suivie avec la même fébrilité que le bac lui-même!