Mis en délibéré, la semaine passée, le verdict du tribunal de Sidi Aïch est tombé hier. Poursuivi pour diffamation, l'ex-président du bureau régional du RCD à Béjaïa a été condamné à un an de prison ferme assorti d'une amende de 156 .000,00 DA de dommages et intérêts. Ainsi donc, le président du tribunal de Sidi Aïch a suivi en partie les peines requises par le procureur de la République, lors de l'audience du lundi dernier, reconnaissant de fait, le caractère diffamatoire des propos contenus dans la déclaration du RCD Béjaïa. Présentée comme pièce à conviction, ladite déclaration a été, pour rappel, rendue publique au lendemain des actes de vandalisme qui ont touché les locaux du parti de Saïd Sadi à Sidi Aïch. Dans une conférence de presse, tenue hier au café «Riad» à Béjaïa, les trois plaignants, Farès Oudjedi, Beza Benmansour et Farik Hamoumraoui ont déclaré de prime abord qu'ils «ne s'arrêteront pas là», afin, poursuivent-ils de démasquer les membres de cette bande de malfaiteurs politiques, à sa tête Fardjallah, qui font de l'insulte, l'invective et la diffamation, leur métier pour assouvir des intérêts bassement politiciens». Plus loin, les délégués, soutenus pour la circonstance, par la présidence tournante de la Cicb, expliqueront qu'«ils (les membres de cette bande) se cachent derrière la structure RCD pour se mettre à l'abri des conséquences de leurs pratiques». «Ils ont beaucoup de choses à se reprocher», soutient Beza Benmansour, l'un des trois plaignants, qui affirme détenir des preuves contre des membres de cette bande dans «le détournement d'argent et la vente des appartements du RCD». Sur un ton menaçant, son camarade Farès Oudjedi lance : «Nous donnerons des noms». Devant ce constat, qui dénote on ne peut mieux, l'insatisfaction des plaignants, les conférenciers ont annoncé qu'ils «consulteront leurs avocats pour une éventuelle interjection de l'appel», même s'ils estiment que «la peine prononcée par le tribunal est satisfaisante sur au moins le plan symbolique», les délégués des archs jugent nécessaire d'aller encore plus loin. «Ce ne sont pas des gens qui comprennent la symbolique», s'exclame un d'entre eux, avant de soutenir : «La sentence doit être plus lourde». Afin de lever toute équivoque, les conférenciers réitéreront qu'ils ont poursuivi Brahim Benadji en tant que représentant du RCD à Béjaïa et feront état «d'une campagne que le RCD mène à Alger pour détourner l'opinion», faisant sciemment oublier l'existence d'une déclaration déposée comme pièce à conviction. Présent à cette conférence, Djoudi Hammouche qui s'exprimait au nom de la présidence tournante de la Cicb, confirmera la tenue, ce week-end, d'un conclave extraordinaire de l'interwilayas à Sidi Aïch avec pour ordre du jour, «la réponse à l'appel d'Ouyahia et les événements de Tkout». A propos du dialogue, les délégués de la Cicb ont affirmé que «il n'y a aucun espoir de sa reprise si le pouvoir ne lâche pas», allusion à l'option référendaire avancée pour le règlement du statut de tamazight. Quant aux intimidations du chef du gouvernement, les délégués de la Cicb ne semblent pas s'émouvoir «ce n'est pas nouveau !», tonnent-ils. De son côté, la défense estime que «il y a violation du code de l'information notamment, son article 41. Le verdict est entaché d'irrégularité de par le fait que le tribunal a omis de statuer sur les incidences de forme étant donné que les déclarations émanent d'une personnalité morale alors que c'est Benadji qui est traduit devant la justice nommément». «Tout cela n'est qu'un moyen d'appel solide et justifié pour que la cour amende la décision du premier ressort», déclare-t-il à la fin.