Moins de 48 h après l'annonce du verdict du tribunal de Sidi Aïch le condamnant à un an de prison ferme et plus de 15 millions de dommages et intérêts, Brahim Benadji, ex-président du bureau régional du RCD, est revenu hier, à la charge à travers un point de presse animé au siège communal du RCD Béjaïa. D'emblée, le conférencier a tenu à préciser qu'il s'exprimait en son nom personnel avant de faire lecture d'une déclaration dans laquelle il confirme la sentence prononcée par le tribunal de Sidi Aïch au motif, dit-il que «j'aurais diffamé trois individus dont deux ont été exclus de notre parti pour des raisons à consulter dans le rapport de la commission de discipline du parti.» Cela étant, le conférencier reprendra à son compte, en substance l'analyse, faite par le RCD, le jour-même du verdict, lorsqu'il soutiendra que «aussi bien sur le fond que sur la forme, ce verdict est une hérésie juridique», en se basant sur le fait que la déclaration, objet de la plainte, «émanait des conseils communaux d'une daïra», qui n'étaient, par ailleurs, pas représentés à ce point de presse et qu'au moment des faits, «j'occupais des fonctions de représentant du candidat Saïd Sadi à la Cwisep». Sur le plan politique, le conférencier a jugé que «cette sentence est destinée à tétaniser l'opposition démocratique», avant d'estimer qu'«en actionnant les leviers de la justice, par le biais des sponsors locaux, le pouvoir pense assécher les espaces d'expression démocratique». Pour lui, «le verdict de Sidi Aïch est le signe que le pouvoir a peur d'engager un débat public dans cette région». Répondant aux questions des journalistes présents, le conférencier, qui était accompagné pour la circonstance, de trois militants dont le nouveau président du BR, installé au lendemain du scrutin de la présidentielle d'avril 2004, et en l'absence de son avocat, déclare ne pas assumer cette déclaration en tant que personne et par voie de conséquence la seule personne habilitée à y répondre est le président du parti. «La personne morale est indivisible», précise-t-il en se référant à l'article 50 du code civil. Globalement, le conférencier a, surtout, insisté sur le fait que lui, en tant que citoyen, n'a rien à se reprocher et que si procès, il y a il faut poursuivre le parti. Il s'attardera par contre, sur des accusations dont certaines remontent à l'année 1988, qu'il portera à l'endroit principalement de Beza Benmansour qui, pour précision, avait par le passé occupé des postes de responsabilité au sein du RCD (membres du conseil national et élu à l'APW).