D'origine naturelle ou criminelle, ces incendies sont là et se déclenchent l'un après l'autre. Cette situation interpelle sur la sécurité des installations industrielles et surtout des capacités à faire face à ce genre de sinistres. Rien que pour l'année 2013, 981 unités industrielles ont été ravagées par les incendies. En terme de coût, c'est 800 milliards de centimes. Il s'agit bien sûr des pertes matérielles et financières immédiates, car il faut dire que le coût est encore beaucoup plus important compte tenu de son impact sur l'économie. Selon un bilan fourni par la Protection civile, cette dernière a effectué pas moins d'un millier d'interventions durant l'année 2013. Un bilan très lourd qui ne laisse pas indifférent ni les industriels, ni l'Etat d'où, d'ailleurs, la proposition de la Protection civile de la mise en oeuvre d'un plan d'action d'urgence pour endiguer toute catastrophe industrielle. Un plan qui tend, selon nos sources, «à sensibiliser les institutions concernées de l'Etat sur l'importance d'assurer les infrastructures industrielles et économiques». Il faut dire que de plus en plus d'incendies se déclarent ces derniers temps au niveau des installations industrielles et des usines. Depuis le mois d'août de l'année précédente où un gigantesque incendie a pris dans une fabrique de produits cosmétiques à Chéraga, plusieurs autres se sont déclarés et de façon inhabituelle, en plusieurs endroits, touchant de très importantes unités industrielles. A peine une semaine après le drame de Chéraga, un autre gigantesque incendie s'est déclenché dans un entrepôt loué par deux sociétés privées en électroménager (Condor et Géant), situé dans l'enceinte de l'Entreprise nationale d'approvisionnement en bois et dérivés (Enab), dans la zone industrielle de Bordj Bou Arréridj. Bilan: pas moins de 4000 m2 de surface ravagés par les flammes. Dans la même période, un incendie s'est déclaré au niveau de la laiterie Jugurtha sise à la cité des 13 Hectares dans la commune de Baraki, à Alger, sans faire de victimes. D'importants moyens matériels et humains ont été mobilisés par la Protection civile pour circonscrire l'incendie. Enfin, il y a trois jours, un incendie s'est déclaré dans un dépôt au complexe El Ouarsenis de Tonic Industrie. D'importants moyens matériels et humains ont été mobilisés par la Protection civile avec «21 camions anti-incendie dont cinq appartenant au complexe, outre des unités de renfort venues d'Alger qui s'attellent toujours à circonscrire l'incendie qui a ravagé des conteneurs chargés de papier usagé». Le complexe El Ouarsenis, situé dans la commune de Chaïba (daïra de Koléa) compte deux unités de production, la première spécialisée dans la fabrication de papier hygiénique et la seconde dans le carton, outre un dépôt à ciel ouvert affecté au stockage de papier recyclable. Le site qui s'étend sur une superficie globale de 36 hectares emploie une grande partie du personnel de Tonic Industrie, soit près de 3000 travailleurs. Le P-DG de Tonic Industrie, Mustapha Merzouk, a déclaré que «le système de sécurité de l'usine a été activé dès le déclenchement de l'incendie qui n'a pas fait de victime et qui n'a pas atteint les unités de production du complexe». Le même responsable avait indiqué auparavant qu' «un court-circuit serait à l'origine de l'incendie qui s'est déclaré aux environs de 14h dans un dépôt à ciel ouvert où sont stockées quelque 1.500 tonnes de papier usagé destiné au recyclage sur une superficie de 3 hectares». D'origine naturelle ou criminelle, ces incendies sont là et se déclenchent l'un après l'autre. Cette situation interpelle sur la sécurité des installations industrielles et surtout des capacités à faire face à ce genre de sinistres. Les normes de sécurité sont-elles respectées dans le montage d'une usine ou sont-elles léguées au second plan? Des questions qui doivent être prises en considération avant la mise en exploitation de l'entreprise.