Le chef du gouvernement tunisien Passé la fièvre de la révolution du Jasmin, la Tunisie retrouve ses repères diplomatiques traditionnels. Le chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomaâ, effectue depuis hier, une visite de travail à Alger, à l'invitation du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ont indiqué les services du Premier ministre. Les mêmes sources ajoutent que le chef du gouvernement tunisien sera accompagné, lors de cette visite de deux jours, d'une délégation comptant notamment, le ministre des Affaires étrangères, Mongi Hamdi. Deux dossiers principaux seront au menu des entretiens avec les responsables algériens. Le premier portera sur la coopération sécuritaire entre l'Algérie et la Tunisie et dont le cap a été déjà tracé en février dernier lors de la première visite à Alger quand Jomaâ avait déclaré que «la sécurité de l'Algérie est celle de la Tunisie, et vice versa». Il avait alors fait état d'un important partenariat sécuritaire entre les deux pays. Depuis la révolution du Jasmin, la Tunisie s'est retrouvée face à une grave instabilité sécuritaire aggravée par la guerre civile en Libye. La chute du colonel El Gueddafi a induit un chaos en Libye qui s'est transformé en base arrière d'Al Qaîda et où des centaines de milliers d'armes circulent sans aucun contrôle. Sans expérience au milieu de ce gué terroriste, la Tunisie a dû s'appuyer sur son voisin, l'Algérie. L'enjeu était vital pour la Tunisie qui se devait, en plus de la sécurité de ses citoyens, de préserver le secteur touristique dont elle tire sa principale source de devises. Dans une collaboration parfaite, les deux pays ont renforcé leur collaboration sécuritaire avec des visites de part et d'autre à tous les niveaux. Passé la fièvre de la révolution du Jasmin, la Tunisie retrouve ses repères diplomatiques traditionnels. Le premier déplacement du nouveau chef du gouvernement, Mehdi Jomaâ, a été l'Algérie, en février dernier. Dans la bonne tradition de la diplomatie tunisienne, il y passe même une nuit. Comment peut-il en être autrement, sachant que l'Algérie a joué un rôle capital dans le rapprochement des différents partenaires du dialogue tunisien. Les dirigeants des deux principaux partis tunisiens ont fait, à plusieurs reprises, le déplacement à Alger où ils ont été reçus par le président Bouteflika. Le second grand dossier est évidemment économique. Surtout que la visite de Mehdi Jomaâ à Alger a lieu avant la réunion de la commission mixte algéro-tunisienne qui devrait avoir lieu courant mai. Elle a été précédée de promesses tunisiennes de lever les entraves à l'application de l'accord de libre-échange entre les deux pays. Ainsi, de grandes perspectives économiques s'offraient au partenariat entre les deux pays, appelant à créer une complémentarité économique entre les deux pays dans le secteur de l'industrie qui représente 5% du PIB tunisien. Par ailleurs, le journal on line MaghrebEmergent, citant certaines sources proches de milieux gouvernementaux en Tunisie, M.Jomaâ «retournerait dans son pays avec un chèque de 500 millions de dollars». La même source n'a pas précisé la nature de l'aide financière algérienne mais a évoqué un prêt à des conditions avantageuses.En 2011, l'Algérie a accordé à la Tunisie une aide de 100 millions de dollars constituée de 50 millions de dollars mis à la disposition de la Banque centrale tunisienne sans intérêts, de 40 millions de dollars sous forme de prêt à taux bonifié de 1% et, enfin, d'un don de 10 millions de dollars. Ce montant a pu paraître dérisoire au vu des besoins de financements de l'économie tunisienne dans une période de forte instabilité politique.