Faouzi Ghoulam (au centre) savoure son premier titre italien Le Napoli de Faouzi Ghoulam remporte la Coupe d'Italie 2014 sur le score de 3-1 aux dépens de la Fiorentina dans une ambiance électrique marquée par de graves incidents. Impatiente de commencer après les 45 minutes de suspense qui ont entouré la tenue du match, la 66e finale de la Coppa Italia a démarré à fond de train, samedi soir à Rome. Dans une ambiance d'abord plombée par les graves incidents de l'avant-match (trois tifosi napolitains blessés par balle), le jeu a éclipsé provisoirement les mauvaises nouvelles venues de l'extérieur du stade olympique. Sous l'impulsion de Lorenzo Insigne, Naples menait déjà 2-0 devant la Fiorentina après dix-sept minutes. Le petit international italien a d'abord exploité une ouverture de Marek Hamsik pour marquer d'une touche avec l'aide du poteau (11e). Il a récidivé six minutes plus tard sur un long centre en retrait de Gonzalo Higuain qu'il a propulsé dans le but avec l'aide involontaire d'un défenseur de la Viola qui a légèrement dévié sa frappe (17e). Mais il n'y a pas eu de cavalier seul: le Chlien Juan Vargas a relancé les Florentins sur un ballon heureux en profondeur (28e). La bataille a perdu en intensité à la reprise, mais elle a terminé fort. Giusseppe Rossi a fait son entrée à la 72e, la première apparition de «Pepito» depuis quatre mois, saluée par une immense ovation des supporters de la Viola et surveillée par Cesare Prandelli, le sélectionneur de la Nazionale qui hésite peut-être encore à emmener le buteur au Brésil. Mais c'est Josip Ilicic qui a manqué la balle d'égalisation sur un ballon piqué, au ras du but de Pepe Reina, alors que Matri l'avait idéalement décalé (85e). Les Florentins jouaient alors à onze contre dix après expulsion du capitaine du SSNC Gökhan Inler pour un deuxième carton un rien sévère (79e). Sans conséquence au final pour le vainqueur de la finale 2012 (2-0 contre la Juve). Dries Mertens a même ajouté un 3e but dans le temps additionnel (3-1, 90e+2). Au tableau d'honneur de la Coppa Italia, Naples rejoint le Milan et le Torino avec cinq trophées. Encore une saison de feu pour le club présidé par Aurelio De Laurentiis. Pas chanceux dans les Coupes d'Europe (C1 puis C3), le Napoli va aussi terminer à la 3e place de la serie A derrière l'intouchable Juventus Turin. Ce dernier acte aura finalement récompensé la force montante du football italien, capable d'attirer des acteurs majeurs tels que Rafael Benitez sur le banc, et Higuain à la pointe de l'attaque. Trois fois en Ligue des champions ces quatre dernières saisons, Naples a remporté sa deuxième Coppa Italia après celle de 2012, avec Edinson Cavani. La Fiorentina n'a pas réussi à remporter le premier trophée de l'ère des frères Della Valle, les propriétaires, mais a réussi une belle saison (4e en Serie A) avec pourtant ses deux attaquants, Rossi et Mario Gomez, plus souvent blessés que sur le terrain. Au coup de sifflet final, des tifosi napolitains ont envahi la pelouse, contraignant leurs propres joueurs à filer au vestiaire. Ils sont allés provoquer les Florentins et ont arraché le filet, avant de regagner les tribunes aux appels du speaker. Une finale mouvementée. Car, pendant que se disputait la rencontre, un homme de 30 ans, Ciro Esposito, se faisait opérer d'une balle dans la colonne vertébrale à l'hôpital dei Gemelli de Rome. Son état était «critique mais stable», selon les médecins. La finale a commencé avec 45 minutes de retard après des incidents autour du stade Olympique. La nouvelle que trois tifosi du Napoli avaient été blessés par balles, dont un grièvement, s'est vite propagée, et a enflammé le virage Nord où étaient massés les Napolitains, lançant fumigènes et bombes agricoles. «Un match de foot ne peut pas se transformer en guerre entre bandes», a commenté le président du Sénat, Pietro Grasso, présent au match comme le président du Conseil, Matteo Renzi. La préfecture de Rome a d'abord communiqué que «l'agression ne semblait pas liée à des affrontements entre tifosi» des deux camps. Selon les premiers éléments de l'enquête l'incident a eu lieu lors d'une dispute entre des Napolitains et un tifosi de l'AS Rome, un des clubs de la capitale. L'homme, lui aussi hospitalisé, pour une jambe cassée, a été entendu par la police. L'enquête n'avait pas encore déterminé dans la nuit de samedi à dimanche, alors comment et pourquoi les coups de feu avaient été tirés?