Guingamp a décroché samedi au Stade de France sa deuxième Coupe de France après celle remportée en 2009 face au même adversaire, sur le score de 2-0, son voisin breton de Rennes, qui ne sait décidément pas gagner les finales. Guingamp et ses 7.200 habitants en sont donc à deux Coupes de France gagnées en trois finales disputées, avec celle perdue face à Nice en 1997. Côté rennais, on hésite entre la mauvaise blague et la malédiction. Traumatisés par l'échec de 2009 contre une équipe de Guingamp qui évoluait alors en 2e division, les Rennais espéraient une revanche. Mais pas plus que l'an dernier en finale de la Coupe de la Ligue (défaite contre Saint-Etienne) ils n'ont été capables de décoller cette étiquette de perdants. Et Rennes attend toujours un trophée depuis 43 ans et une Coupe de France, ramenée en 1971. Déjà vainqueur deux fois de son grand voisin en championnat cette saison, Guingamp s'est lui imposé samedi en toute logique et n'a jamais semblé trembler. Avec un but de retard à la pause, les Rennais ne s'en sortaient même pas si mal et la sanction n'était pas bien sévère au vu de l'invraisemblable faiblesse de leur première période. «Mais il est où, le Stade Rennais?», a chanté dès la 40e minute la partie guingampaise du Stade de France. Car sur la pelouse, Rennes n'a rien montré et n'a vraiment pas donné l'image d'une équipe «qui n'a rien à perdre», comme l'avait assuré vendredi son entraîneur Philippe Montanier. A l'inverse, Guingamp est entré avec plein de punch et d'envie dans cette finale. La composition choisie par Jocelyn Gourvennec était offensive et ses intentions aussi, avec les percutants Langil et Beauvue sur les ailes et le duo Yatabaré-Mandanne bien soutenu par Sankharé. Avant même l'ouverture du score signée Martins-Pereira d'une belle volée du droit après un dégagement mollasson de Costil (36), les Guingampais s'étaient créé près d'une demi-douzaine d'occasions, par Beauvue (8), Kerbrat (10), Yatabaré (14, 19) ou Langil. Ce but encaissé ou la mi-temps auraient pu faire du bien aux Rennais mais c'est l'inverse qui s'est produit. Les Guingampais, euphoriques et surtout très bons, ont ainsi doublé la mise moins d'une minute après la reprise par Yatabaré (46). Déjà auteur d'un doublé en demi-finale contre Monaco, l'avant-centre malien aura été avec huit buts l'homme de cette Coupe de France. A 2-0, les Rennais se sont enfin décidés à jouer au football. Ils se sont d'abord créé leur meilleure occasion sur un horrible cafouillage, assez en phase avec leur prestation jusqu'alors (48). Puis, avec les entrées de Ntep et surtout Oliveira, ils ont enfin fait planer un peu de menace sur le but de Samassa, même si c'est encore Yatabaré qui a été le plus dangereux, privé d'un doublé par un bel arrêt de Costil (53). Mais Guingamp a globalement contrôlé la fin de match, marquée par l'entrée de Thibault Giresse, qui aura donc gagné la Coupe comme l'avait fait son père Alain en 1986 avec Bordeaux. La parenthèse Coupe étant désormais refermée, les deux équipes peuvent se souvenir que leur maintien n'est pas assuré. S'il est acquis, ce sera pour Guingamp une très belle saison et pour Rennes, un minimum. Et Philippe Montanier sait déjà qu'il devra faire mieux la saison prochaine, même si à Rennes, on est habitué à attendre.