Malgré ce changement consistant, le gouvernement n'a pas connu l'entrée de nouvelles couleurs politiques. Des départs et des arrivées. Le gouvernement a effectué un lifting assez important. Sur 34 portefeuilles, on enregistre l'arrivée de 12 nouveaux ministres dans l'équipe de Sellal. Le communiqué de la présidence de la République rendu public hier a ainsi mis fin aux spéculations. Entre départs et mutations, la composante du gouvernement tente d'apporter un nouveau souffle. Les femmes sont en force. Leur nombre est passé de quatre à sept femmes ministres. L'éducation, qui est un secteur stratégique, passe pour la première fois sous la coupe d'une femme. C'est Nouria Benghebrit qui est nommée ministre de l'Education nationale en remplacement de Baba Ahmed. Idem pour le tourisme et l'artisanat. Nouria Yamina Zerhouni (ex-wali), détient le poste de ministre du Tourisme et de l'Artisanat et Aïcha Tagabou, ministre déléguée auprès du ministre du Tourisme et de l'Artisanat, chargée de l'Artisanat. Agée de 35 ans, cette dernière est la plus jeune dans le staff de M.Sellal. A l'instar de Nadia Labidi, docteur en arts du spectacle et cinéaste, nommée ministre de la Culture et Mounia Meslem, avocate, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme. Avec le maintien des deux femmes ministres de la Poste et de l'Aménagement, le carré des femmes s'élargit davantage au sein du gouvernement. Ce geste traduit qu'il y a réellement une volonté politique pour promouvoir la participation de la femme dans la gestion des affaires de l'Etat. Les autres secteurs ont également vu l'arrivée de nouveaux visages. L'écrivain et journaliste Hamid Grine remplace à la Communication Abdelkader Messahel, retourné aux affaires maghrébines et africaines. Tayeb Zitouni, fils de chahid est nommé ministre des Moudjahidine. Le département des affaires religieuses et des wakfs a été confié à Mohamed Aïssa, un cadre au ministère et celui des travaux publics à Abdelkader Kadi, ex-wali. Le ministère des Relations avec le Parlement a également changé de cap avec l'arrivée à sa tête du député Khelil Mahi. Pour les autres, c'est le grand retour au gouvernement. C'est le cas de Abdesslem Bouchouareb et Abdelkader Khomri. Ces deux ex-ministres reprennent leur poste d'antan. Le directeur de communication de la campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika, ancien ministre de l'Industrie et de la Restructuration en 1996 est de nouveau ministre de l'Industrie et des Mines. M.Khomri qui était ex-ministre de la Jeunesse et des Sports aura la tâche de gérer le département de la jeunesse qui a été détaché des sports. Ces nominations viennent en récompense du soutien apporté par ces personnes et leur implication dans la réélection du président Bouteflika à un nouveau mandat. Ce qu'il faut retenir de ce changement est que le ministère régalien des Finances vient de changer de titulaire. C'est Mohamed Djellab, ex-P-DG de la banque CPA et ministre délégué chargé du Budget, qui devient le grand argentier du pays et Hadji Baba Ammi (ex-DG du Trésor), ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget. Malgré ce changement consistant, le gouvernement n'a pas connu l'entrée de nouvelles couleurs politiques. Bien au contraire, il a préservé les équilibres partisans en assurant le quota de chaque parti. Le ministère chargé des Relations avec le Parlement demeure entre les mains du FLN en dépit du départ de Mahmoud Khedri. Les moudjahidine restent au RND, même après le départ du ministre Mohamed Chérif Abbès, remplacé par Tayeb Zitouni. Le MPA perd l'Industrie, mais gagne le Commerce. Mis à part ces changements, des mutations ont été opérées comme à chaque remaniement. Ce qu'il faut retenir de ce lifting, c'est que les ministres qui ont résisté au dernier remaniement n'ont pas été épargnés cette fois. Des ministres qui ont passé plus d'une décennie à la tête d'un seul secteur ont été éliminés. C'est le cas du Bouabdellah Ghlamallah, de Mohamed Chérif Abbès et de Khalida Toumi. Contrairement, le ministre des Finances, Karim Djoudi, qui a passé plus de dix ans au gouvernement, a été libéré pour des raisons de santé. D'autres ministres qui n'ont même pas bouclé deux ans au sein du gouvernement ont été remplacés à l'image de Farouk Chiali et Mohamed Hadj Saïd.