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Une garantie de l'avenir
PLAIDOYER EN FAVEUR DE L'UNION DES PEUPLES DU MAGHREB
Publié dans L'Expression le 10 - 05 - 2014

«L'Algérie vient de procéder à un dépôt financier de 100 millions de dollars auprès de la Tunisie et lui a accordé un prêt de 50 millions de dollars ainsi qu'une aide financière, d'un même montant non remboursable»
«Unis nous pouvons vaincre, désunis, la défaite est certaine» Proverbe maghrébin
Suite à la visite officielle en Algérie du Premier ministre tunisien «Trois accords signés: nouvelles aides financières à la Tunisie», «L'Algérie vient de procéder à un dépôt financier de 100 millions de dollars auprès de la Tunisie et lui a accordé un prêt de 50 millions de dollars ainsi qu'une aide financière, d'un même montant, non remboursable». Ce deuxième apport financier en l'espace de deux années confirme le choix algérien pour un appui conséquent au pays voisin dans son effort de redressement économique.
Les réactions en Tunisie
«Un bol d'oxygène pour la Tunisie», titre la presse algérienne en évoquant la visite de Mehdi Jomâa à Alger les 3 et 4 mai courant, et les accords qui y ont été trouvés. «Une visite fructueuse», affirme le chef du gouvernement tunisien. L'Algérie a été, en février dernier, la première destination sur la liste des visites internationales de Mehdi Jomâa à son investiture et les relations entre les deux pays ont été exemplaires. (...) Lors de cette «rencontre amicale», a été abordée la crise économique, mais aussi sécuritaire, que traverse la Tunisie actuellement et trois accords ont été conclus. (...) Une assistance financière algérienne qui «consolidera les avoirs de l'Etat en devises en augmentant les réserves de la Tunisie de trois jours supplémentaires pour atteindre l'équivalent de 100 jours d'importation», affirme Chedly Ayari, gouverneur de la Banque centrale, à l'agence TAP». (1)
«Force est de reconnaître, poursuit Synda Tadjine, que la relation qui existe entre les deux pays est exemplaire. En effet, cette même année, la 19ème session de la haute commission mixte tuniso-algérienne s'est réunie en février afin d'assurer le renforcement de la coopération entre les institutions financières et bancaires des deux pays ainsi qu'une meilleure fluidité du mouvement des personnes et des marchandises afin de contribuer à la lutte contre la contrebande. Les deux pays ambitionnent de passer à une nouvelle étape de coopération. «Une étape de coopération stratégique», a précisé Ramtane Lamamra. Selon le chef de la diplomatie algérienne, les deux pays ont actuellement atteint un bon niveau de coopération politique et serviront de «socle à la construction maghrébine». Une coopération stratégique avec le grand voisin de l'Ouest est en effet inévitable compte tenu des relations économiques, mais aussi historiques et géographiques qui lient les deux pays.» (1)
Pourquoi l'Algérie aide la Tunisie?
Au-delà du fait que c'est un devoir, l'Algérie ne doit pas être ingrate, s'il ne faut pas retenir le feuilleton de la borne 233 entre Bourguiba et De Gaulle rapporté par ce dernier dans ses mémoires; la Tunisie est partie prenante de la Révolution algérienne. Le sang versé à Sakiet Sidi Youssef par les Algériens et les Tunisiens suite à un bombardement sauvage de l'aviation française, est pour nous un marqueur indélébile de la fraternité. Dans une contribution lucide et objective, Samy Ghorbal nous explique en creux le rôle positif et désintéressé de l'Algérie dans l'aide au dialogue entre les leaders tunisiens. Pour lui, les destins de l'Algérie et de la Tunisie sont globalement liés: Samy Ghorbal nous parle de la maladresse de Moncef Marzouki: «En choisissant de se rendre à Tripoli pour sa première visite à l'étranger, le 2 janvier 2012, Moncef Marzouki a indisposé Alger. (...) La presse se déchaîne, en soulignant l'amateurisme et l'ingratitude du locataire du palais de Carthage. (...) Il est vrai que les Tunisiens ne le portent pas aussi dans leur coeur. Ils lui reprochent l'obsession de se mettre toujours en valeur en cherchant sa légitimité à l'étranger.»(2) «Les événements de l'été 2013, sont pour Samy Gherbal un tournant: «Très vite, l'Algérie prend la mesure de la crise et son armée vole au secours du gouvernement tunisien. 8000 hommes sont déployés pour sécuriser le flanc arrière de la frontière et prendre dans une nasse le groupe djihadiste responsable de la mort des soldats tunisiens. L'impact est immédiat. En quelques semaines, la situation sécuritaire, qui paraissait compromise, est rétablie.(...) Le 10 septembre, Abdelaziz Bouteflika interrompt sa convalescence pour recevoir séparément - et «à leur demande» - les deux principaux protagonistes de la crise tunisienne, Ghannouchi et Caïd Essebsi. Moncef Marzouki, le président tunisien, est totalement court-circuité. (4)
Samy Ghorbal parle d'un avantage décisif de l'Algérie sur les grandes puissances qui ne peuvent agir que par le soft power - la diplomatie -. L'Algérie a en plus «la possibilité d'actionner le levier du hard power, c'est-à-dire la pression militaire». On pourrait y ajouter aussi une aide désintéressée au gouvernement tunisien. Les trois quarts des Tunisiens déclarent avoir une image positive de l'Algérie. (...) Les Algériens, conclut Samy Ghorbal, sont des diplomates rugueux, mais chevronnés. L'image ombrageuse dégagée par l'Algérie sur la scène internationale (...) l'Algérie leur apparaît [aux Tunisiens] comme un repère, un pôle de puissance et de stabilité dans un univers régional et arabe chaotique, tourmenté, en proie à l'anarchie et la
violence.» (2) (3)
L'aide intéressée de l'Europe
C'est connu, la Tunisie connaît actuellement des difficultés économiques, sociales et budgétaires dues à un tourisme en berne du fait notamment de l'insécurité pour les touristes. Elle a demandé de l'aide à l'Occident et aux pays arabes.
«Le 26 avril, le Parlement européen lui a répondu: l'Union lui versera 300 millions d'euros, sous la forme d'un prêt, et à des conditions qui font de cette «aide» un véritable prêt toxique. Qu'on en juge: si la Tunisie veut toucher l'intégralité de la somme, elle devra, entre autres, mettre fin aux subventions aux produits de base pour les plus démunis, privatiser ses banques publiques, flexibiliser son Code du travail... Bref, les habituelles recettes austéritaires qui font des ravages y compris sur le sol de l'Union européenne et notamment en Grèce. La nature de cette «aide» (prêt) creusera un peu plus la dette tunisienne qui s'est déjà envolée de 20% en trois ans. Le remboursement de cette dette représente chaque année six fois le budget de la santé et trois fois celui de l'éducation; la Tunisie a déjà remboursé à ses créanciers 2,5 milliards d'euros de plus que le capital prêté; et 85% des emprunts contractés par la Tunisie depuis la Révolution ont servi au remboursement de la dette.»(4)
Marie-Christine Vergiat, député européenne, s'insurge contre ce prêt toxique qui va encore plus vulnérabiliser la Tunisie. «Avec le soutien de mon groupe de la GUE-NGL, écrit-elle, et en particulier de mon collègue et ami Paul Murphy, député irlandais, j'avais donc déposé plusieurs amendements pour transformer le prêt en don et le monter à 500 millions d'euros. Ces amendements n'ont reçu qu'un faible soutien. La Tunisie et les Tunisiens sauront désormais ce que valent les belles paroles et les grandes déclarations. (4)
Le refus de l'aide des pays du Golfe
La tournée effectuée par le Premier ministre tunisien, Mehdi Jomâa, du 14 au 19 mars dernier dans cinq pays du Golfe n'a pas porté ses fruits. Riyadh, capitale d'Arabie Saoudite sur laquelle comptait le plus Jomâa et la forte délégation formée de ministres et d'hommes d'affaires, la réponse à la saoudienne ne dépassait guère le stade des promesses sans aucun engagement. «Tant que le mouvement Ennahda, en d'autres termes, les Frères musulmans, joue un rôle en Tunisie, les robinets du royaume demeurent fermés devant ce pays», répètent les proches collaborateurs du prince Mohamed ben Nayef ben Abdel Aziz, ministre de l'Intérieur, qui mène partout dans le Monde arabe, depuis bien avant le fameux «Printemps arabe», une guerre sans merci contre ce courant islamiste. Lequel avait été chassé du pays par son père qui, lui aussi occupait le même poste après les attentats du 11 septembre. Ce qui laisse moins de chance encore à la Tunisie de lever le boycott saoudien, c'est la récente déclaration de Mehdi Jomâa dans laquelle il déclara que les touristes israéliens sont les bienvenus dans son pays. Tollé chez le Conseil suprême des ouléma, présidé personnellement par le mufti, Cheikh Abdel à Tunis. Aziz Ibn Abdallah. Ce dernier, très influent, aurait mis en garde les hommes d'affaires saoudiens et les investisseurs contre toute ouverture vers la Tunisie, tant que le gouvernement Jomaâ est en place. (5)
On se souvient aussi que la Tunisie a tenté de se mettre sous l'aile protectrice du Qatar Pour Karim Zemerli, commentant une dépêche de l'Agence TAP: la Tunisie et le Qatar ont signé le 20 novembre 2012 à Doha, «un mémorandum d'entente relatif à la coopération militaire, et un projet de protocole exécutif relatif au détachement de militaires tunisiens auprès des forces armées qataries. Cet accord stratégique et inédit dans l'histoire de la Tunisie a été signé lors de la visite qu'a entamée le ministre de la Défense nationale Abdelkrim Zbidi au Qatar le 18 novembre Cette visite répondait à l'invitation du Général-major et chef d'état-major des forces armées du Qatar. Hamad Ben Ali Al-Atia, pour participer à une conférence de hauts cadres militaires sur les manoeuvres communes «Faucon Prédateur III» pour l'année 2012. La Tunisie sous protectorat qatari! Ainsi, la colonisation de la République tunisienne par l'Emirat bédouin du Qatar n'est pas une fiction, mais une réalité bien affligeante. Outre l'achat des meilleures entreprises tunisiennes et qui n'est pas une simple conquête économique selon les normes et les exigences de la globalisation, mais une stratégie de wahabisation graduelle, le Qatar dirige de fait la diplomatie tunisienne et contrôle les deux autres ministères de souveraineté, à savoir l'Intérieur et la Défense. (6)
Il faut savoir que l'Occident ne laissera jamais une révolution endogène réussir. La violence politique tunisienne passe tout chose égale, par ailleurs, par le même itinéraire que celui de l'Algérie pendant la décennie rouge. Souvenons-nous que l'Algérie s'égosillait à perdre la vie pour dénoncer cette plaie du fond des âges, répétant que ce n'est pas cela l'Islam tolérant maghrébin non parasité par les dérives boostées par les roitelets du Golfe. Rien n'y fit! Il a fallu attendre l'après-2001 pour que l'Algérie soit audible. Les donneurs de leçons qui ont toujours deux fers au feu et tiennent toujours la canne par le milieu.
L'Union maghrébine: seule solution
L'excellence des relations entre l'Algérie et la Tunisie est notamment exprimée par le flux, jamais démenti, de touristes algériens qui se rendent dans les différents sites touristiques du pays voisin. Ils sont plus d'un million d'Algériens à passer leurs vacances chez notre voisin de l'Est. Le secteur touristique représente plus de 8% du produit intérieur brut tunisien, une proportion proche de celle que représente l'agriculture. Les échanges commerciaux entre les deux pays restent faibles: ils ne dépassent pas un milliard de dollars l'an. C'est peu. Cela ne suffit pas!
Il faut en convenir, nous n'avons aucun atome crochu avec les roitelets du Golfe qui sont exportateurs d'instabilité. Nous avons avec eux l'usage d'une langue et l'espérance de l'Islam. Pour le reste, nous sommes à des années lumière de leur façon de penser le monde. La Ligue arabe ou égyptienne est un ensemble vide qui se manifeste à nous au moment de payer la dîme. Pour le reste, c'est le point de recyclage de tous les ministres égyptiens des Affaires étrangères...
Il faut que les pays du Maghreb sachent qu'ils ne pourront s'en sortir qu'unis. L'utopie de l'Union du Maghreb arabe créée il ya vingt-cinq ans, le 17 février 1989, en panne depuis 1994, nous paraît le seul espace où les pays du Maghreb devraient constituer une force dans un avenir de plus en plus chaotique. Il faut savoir que des possibilités immenses existent. Une population de 100 millions d'habitants aux trois-quarts jeune. Un immense territoire, de grandes richesses du sol et du sous-sol. Une manne énergétique fossile et renouvelable. Bref tous les ingrédients de la réussite s'il y avait un cap. La complémentarité qui paraît exister entre les trois principaux pays ne semble pas être assez prise en considération par les pays membres. Il ne faut surtout pas attendre que l'Europe ou les Etats-Unis nous aide. Nous devons trouver la solution en nous-mêmes. Aider la Tunisie est un devoir, mettre en place l'Union maghrébine est une exigence si on veut un avenir pour ce Maghreb qui nous tient tant à coeur.
1. Synda Tadjine http://www.businessnews.com.tn/tunisie-algerie-grand-voisin-grand-frere,519,46162,33
2 Samy Ghorbal: Une ingérence plébiscitée? L'Algérie rêvée des Tunisienshttp: //www.leaders.com.tn/ 4 janvier 2014
3. Chems Eddine Chitour http://www. mondialisation.ca/la-tunisie-selon-loccident-tout-sauf-une-democratie-dessence-musulmane/5365718 21 janvier 2014
4. Marie-Christine Vergiat députée européenne http://www.oulala.info/2014/04/pret-toxique-a-la-tunisie-le-bal-des-tartuffe/#sthash.cSEgMMha.dpuf
5. Samir Sohb http://mondafrique. com/lire/decryptages/2014/04/25/tunisie-les-robinets-financiers-du-golfe-desesperement-a-sec
6. Karim Zemerli http://www.tunisie-secret.com/Tunisie-Rachid-Ammar-place-l-armee-tunisienne-sous-commandement-qatari_a211.html 21 novembre 2012.


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