Interpellés par le wali, les responsables des entreprises réalisatrices ont levé le voile sur les dysfonctionnements. Les projets de transport alloués à la wilaya de Tizi Ouzou connaissent d'importants retards dans la livraison. Le téléphérique comme la voie ferrée s'éternisent malgré la volonté des pouvoirs publics d'en finir une bonne fois pour toutes. Cette volonté apparaît en fait dans les multiples injonctions du wali Abdelkader Bouazghi à l'adresse des directions concernées. La dernière réunion de l'exécutif de la wilaya a été consacrée au projet de réalisation d'un moyen de transport par câble à usage urbain, ainsi que la voie ferrée qui reliera à la wilaya de Boumerdès et d'Alger. En fait, les retards qui causent une véritable paralysie pour le développement local, le transport étant un nerf important dans l'économie ont comme origine plusieurs facteurs. Le plus important, estiment beaucoup d'économistes interrogés, est le cafouillage entre les directions de wilaya qui peinent à synchroniser leurs plans de travail. Cet obstacle est le plus pernicieux et le plus dangereux. C'est une redoutable machine bureaucratique qui tire tout vers l'arrière. Et là, estiment beaucoup de personnes averties, la volonté des pouvoirs publics comme les projets aussi importants soient-ils, n'y peuvent rien. De plus près, ce cafouillage se laisse entrevoir de plusieurs manières. Les responsables des entreprises réalisatrices interpellés par le wali lors de la dernière réunion lèvent le voile sur ces dysfonctionnements aux conséquences dramatiques sur le développement local. En fait, le téléphérique vers Redjaouna comme le train qui ne siffle encore pas ont été retardés d'abord, par les retards dans le déplacement des pylônes électriques gênants, un travail relevant de la direction de l'énergie et des mines. Puis, ce sont les expropriés qui attendent encore, en s'opposant mécaniquement et logiquement, d'être indemnisés par la direction de la réglementation et des affaires générales. Les réseaux d'assainissement des eaux usées et des AEP qui gênent le tracé n'ont pas encore été déplacés par la direction des ressources en eau, et enfin la direction de la Conservation des forêts qui n'a pas encore défriché les tronçons de passage des télécabines, ainsi que les points d'installation des pylônes. La voie ferrée pour sa part, se trouve otage des réserves émises par les arrêtés d'expropriation avant leur publication. Ainsi, pour que le train puisse siffler, les directeurs de la réglementation et des affaires générales et celui des Domaines ont été instruits à l'effet d'examiner au cas par cas et dans l'immédiat ces arrêtés. Les chefs de daïras de Tizi Ouzou et de Draâ-Ben Khedda sont chargés en collaboration avec les présidents d'APC concernés de procéder à la levée des oppositions rencontrées relevant de leurs circonscriptions. Le directeur de la Sonelgaz devra prendre des dispositions urgentes pour le déplacement des pylônes et des postes de détente qui gênent d'autant plus que les mémoires afférents ont fait l'objet de paiement. Enfin, le directeur des ressources en eau est chargé pour sa part de traiter directement avec la directrice des transports le problème lié aux déplacements de réseaux d'AEP et d'assainissement qui gênent le projet. Aussi, en lieu et place que ces directions soient des points d'appui à l'avancée des projets de développement, elles s'avèrent hélas être de véritables toiles d'araignée inextricables où restent des projets prisonniers de cafouillages et de dysfonctionnements injustifiés.