Le plan gouvernemental de lutte contre le trafic illicite de drogue semble bien apporter des résultats positifs, notamment durant les trois dernières années avec l'adoption de nouvelles techniques de lutte contre le crime organisé. Des techniques acquises et appliquées par les éléments du centre régional d'El Hadjar à Annaba, sur la base de formations en Allemagne, en France et en Arabie Saoudite sous l'égide des Nations unies au bénéfice d'éléments spécialisés dans la lutte contre les narcotrafiquants, notamment avec l'intensification de ce phénomène. Cette forme d'activité illicite, est source d'enrichissement pour des barons sans scrupules, mais surtout source de financement des réseaux terroristes commandités par les lobbys impérialistes. Une situation à l'origine de l'augmentation du nombre de consommateurs réguliers de cannabis et l'augmentation de cocaïne ou de drogue de synthèse avec le retour annoncé de l'héroïne soumise à une banalisation bien distinguée au sein de notre société. Dans ce contexte, l'Etat algérien a mis en oeuvre une politique publique ambitieuse, mais pragmatique, visant à organiser la lutte contre le trafic et l'usage de drogue illicites et la prévention ainsi que la prise en charge du sujet engagé dans ce tunnel de la mort. Dans ce sens, et estimant à sa juste valeur la mission qui leur est assignée, les éléments du centre régional de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants sous toutes ses formes, en ont fait de cette tâche, un objectif prioritaire. De ce fait, depuis son ouverture, le centre régional d'El Hadjar, dont la circonscription de compétence couvre 16 wilayas de l'est du pays, mène une lutte implacable contre des narcotrafiquants de tous bords et de tous genres «la carte géographique de la compétence du ce centre s'étant, depuis El Oued, Biskra jusqu'à Oum El Bouagui, Skikda, Guelma en passant par Souk Ahras, Tébessa, El Tarf et Annaba, entre autres wilayas, servant de canal de transit pour le cannabis, via les pays du golf», a fait savoir le lieutenant Khoualed Fateh, lors d'un point de presse tenu, vendredi dernier, au siège du centre de lutte contre le trafic de drogue de Annaba. Une rencontre durant laquelle il a été fait état du bilan d'activités de trois années consécutives. Une lutte régie par la loi 18/04/2004. Cette loi stipule la lutte contre le trafic de drogue et des hallucinogènes, tant dans son volet préventif, que dans son aspect pénal. «Notre mission n'est pas uniquement de traquer les barons et les dealers, mais aussi nous avons un rôle de prévention», a apporté le lieutenant Khaladi. «Nos investigations et les techniques adoptées pour aboutir à la drogue est une forme de prévention de la société des jeunes surtout pour ne pas se laisser prendre dans le piège aussi bien de la commercialisation, que de la consommation», devait-il expliquer. Au volet chiffres, il est bien évident que la synergie des réformes du code de procédures et la collaboration avec les procureurs de la République dans le périmètre de circonscription de compétence pour les services du centre de lutte contre le trafic de drogue a créé une parfaite symbiose entre ces acteurs qui ne cessent d'intensifier la traque contre les narcotrafiquants. En témoignent les statistiques du bilan de l'exercice de 2012 établi par les services de ce centre, faisant état de 12 affaires, impliquant 34 personnes dont 20 ont été placées sous mandat de dépôt, un sous contrôle judiciaire, pendant que 13 sont en fuite. Ces opérations de qualité se sont soldées par la saisie de 179,439 kilogrammes de cannabis et 42 911 comprimés hallucinogènes. Clarifiant la situation des dealers en cavale, notre interlocuteur a précisé que des mandats d'arrêt ont été émis à leur encontre par les services de la justice et que la majorité de ces personnes seront arrêtées d'une manière ou d'une autre. S'agissant de l'exercice de 2013, M.Khaladi a mis en exergue l'expérience acquise dans leur lutte contre le crime organisé. «Avec les cycles de formations, les éléments de ce centre ont acquis de plus en plus d'expérience dans le domaine de la lutte contre cette forme d'activité illicite», a fait savoir notre interlocuteur. «Nous disposons de tous les moyens humains et matériels, ce qui nous permet d'adopter aujourd'hui des techniques nouvelles et modernes pour faire face à l'extension et l'intensification du trafic de drogue», a-t-il précisé. Ainsi, le début de l'exercice écoulé, il a été enregistré la saisie de 547,115 kilogrammes de résine de cannabis et42.100 comprimés hallucinogènes de différentes marques. Ont été impliqués et arrêtés dans ce trafic, 125 individus, dont 79 placés sous mandat de dépôt, trois ont bénéficié de la liberté provisoire, une citation directe, pendant que 41 autres ont été enregistrés et recherchés au moment des faits. Pendant que les barons intensifient leur trafic, les éléments du centre régional de lutte contre le trafic de drogue sont passés à la vitesse supérieure d'où, lors du premier trimestre de l'exercice en cours, des exploits record ont été réalisés. Quelque 85,415 kilogrammes de cannabis ainsi que 18 239 comprimés de Rivotrine ont fait partie du lot des saisies. Des opérations impliquant 43 personnes dont 30 ont été placées sous mandat de dépôt et 12 en cavales. Ainsi, depuis sa mise en service en 2012, le centre régional d'El Hadjar a arrêté 202 personnes dont 129 ont été incarcérées. Et la saisie de 811,969 kilogrammes de drogue et103.250 comprimés hallucinogènes. Sur la nature des personnes impliquées dans ce trafic, à 50% sont des récidivistes dans le milieu et connues par les services de sécurité. Apostrophé sur le sort des quantités de drogue saisies M.Lazhar, CCP (commissaire principal de la police) du même centre dira: «Elles sont incinérées par les soins des services de la justice, en présence d'une commission composée des services de la Protection civile, un procureur de la République, un commissaire de police entre autres». Ainsi, les quantités de drogue saisies démontrent que les services du centre régional de lutte contre le trafic illicite de drogue mènent un combat implacable contre le trafic de stupéfiants qui est, non seulement un danger pour la santé publique, mais aussi pour l'économie nationale. Par ailleurs, il convient de noter que ces éléments confrontent quotidiennement le danger de mort. Car l'utilisation de la force par les narcotrafiquants pour faire transiter leurs marchandises traduit l'ampleur du problème auquel l'Algérie est désormais confrontée dans le sillage de la dégradation de la situation sécuritaire dans les pays voisins.