Les services de sécurité ont saisi treize (13) tonnes de résine de cannabis et arrêté 6.336 personnes ayant trempé dans des affaires de drogues durant les cinq mois de l'année 2013, a indiqué le commissaire de police Merazka Azzeddine, chef du service central de lutte contre le commerce illicite de la drogue à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Intervenant au Forum de la Sûreté nationale, le commissaire Merazka a précisé que les services de lutte contre la drogue ont saisi 13 tonnes de résine de cannabis et arrêté 6.336 personnes durant les cinq mois de l'année 2013, ainsi que 57 tonnes de cannabis et procédé à l'arrestation de 11.685 de personnes en 2012. La lutte contre le commerce illicite de la drogue est "l'une des priorités absolue" des services de sécurité algériens, "ce crime étant lié à la criminalité organisée", a-t-il ajouté, soulignant que les services de police avaient saisi en 2012 plus de (1) kilogramme d'héroïne et (07) kilogrammes de cocaïne, quantité qui transite par l'Afrique vers l'Asie. Les investigations ont révélé que les trafiquants de drogue utilisent un subterfuge pour faire passer cocaïne et héroïne, qui consiste à introduire ces produits dans leur estomac, alors que d'autres la camouflent à l'intérieur de leurs effets vestimentaires dans leurs déplacements par avion. "Le commerce illicite des psychotropes a connu une croissance continue en Algérie, ce qui a conduit à la hausse des consommateurs de ce produit hallucinogène, puisque 267.234 comprimés avaient été saisis en 2012, alors que 422.682 de ces mêmes comprimés ont été saisis durant les cinq premiers mois de l'année 2013 ", a-t-il ajouté. S'agissant de la culture du cannabis et de l'opium, le commissaire a indiqué que l'Algérie a enregistré quelques tentatives isolées de culture de ce produit destiné à la consommation personnelle "mais les services de sécurité ont rapidement réagi par des mesures ayant permis en temps réel de mettre un terme à ce phénomène", a-t-il poursuivi. Evoquant les mesures prises par la DGSN dans la lutte contre le trafic de drogue, le commissaire a fait savoir qu'une matière liée à la lutte contre le trafic de drogue a été introduite dans tous les programmes de formation au niveau des écoles de police. A l'instar des 48 brigades spécialisées dans la lutte contre la drogue, des services régionaux existent à Tlemcen et Annaba, chargés principalement de lutter contre le trafic illicite de la drogue et des produits hallucinogènes", a-t-il encore ajouté. Pour renforcer la prévention et la lutte contre ce type de crime, la DGSN envisage la création de deux services régionaux de lutte contre le trafic de drogue dans le Sud algérien, dans les wilayas de Bechar et Tamanrasset. Par ailleurs, une école de formation de fonctionnaires en matière de lutte contre le trafic de drogue sera créée prochainement à Hammam Boughrara (Tlemcen), alors que des spécialistes de la police scientifique et technique seront affectés à l'Ouest et à l'Est du pays. D'autres laboratoires régionaux sont en cours de réalisation à Ouargla et Bechar, avec la coordination du laboratoire central de la police scientifique et technique d'Alger. De même qu'il a été procédé récemment à la restructuration des brigades spécialisées dans la lutte contre le trafic de drogue en les transformant en brigades spécialisées dans la recherche et l'investigation dotées de moyens matériels et humains. En application des dispositions législatives relatives à la prévention de ce phénomène, la DGSN a créé des cellules d'écoute équipées en moyens techniques spéciaux travaillant sous l'égide de spécialistes en psychologie, pour venir en aide aux consommateurs de drogue. Ces mêmes services organisent des journées d'études et des campagnes de sensibilisation avec la contribution de la société civile et d'associations influentes, dans le but de mettre un terme au phénomène de la consommation de la drogue et d'endiguer ses méfaits. Pour conclure, le commissaire de police a affirmé que l'Algérie avait franchi trois étapes essentielles dans la lutte contre la drogue, à savoir le volet juridique et préventif comme moyens de réduire le périmètre de la toxicomanie, et le volet organisationnel du dispositif de la police. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avait déclaré mardi, en marge de sa visite en Russie, à la télévision russe "Roussia, el Yaoum", que "ce qui préoccupe aujourd'hui l'Algérie c'est le problème du trafic de la drogue car, a-t-il dit, "l'Algérie est presque visée". "Des quantités importantes de drogue sont régulièrement saisies par les forces de l'ordre algériennes", a-t-il déploré, ajoutant : "Nous espérons une collaboration de la part du Maroc frère pour lutter contre le trafic de drogue".