Le compte à rebours a commencé La refonte pédagogique, la ressource humaine et la gouvernance sont les ingrédients principaux de la réforme du secteur. C'est une affaire classée. La question du «seuil» du bac ne sera pas révisée. La nouvelle ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, refuse de faire marche arrière. «Les programmes concernés par les examens de fin d'année ont été fixés entre 85% et 95% des cours dispensés», c'est ce qu'a confirmé Mme Benghebrit, lors d'une conférence nationale des directeurs de l'éducation des 48 wilayas du pays à Alger. A quelques semaines seulement des examens de fin d'année, la ministre a tenu à rassurer les élèves que «les examens porteront sur les programmes réellement enseignés». «Le seuil des cours à réviser n'était pas une décision hasardeuse. Il est le résultat d'un processus de recueil d'informations des inspecteurs, pédagogues de chaque wilaya du pays en concertation avec les cadres du ministère», a précisé Mme Benghebrit. Ceci dit, la ministre a souligné l'absentéisme important des élèves dans les classes lors de ce dernier semestre. C'est pourquoi, elle a appelé ces derniers à assumer leur part de responsabilité. Pour ce qui est de l'organisation des examens, la ministre a fait savoir que des moyens humains et matériels ont été mobilisés pour que les examens de fin d'année se déroulent dans la normalité. Evoquant le cas de la wilaya de Ghardaïa où les cours ont été perturbés à cause des affrontements qu'a vécus la région, Mme Benghebrit a affirmé que cette région du Sud algérien «ne posait aucun problème». Concernant le volet des réformes du système éducatif, la conférencière a longuement insisté sur la refonte pédagogique. Pour elle, c'est le coeur et le centre même de la réforme du secteur. Pour concrétiser ces réformes, Mme Benghebrit a établi un plan d'action qui repose sur trois piliers: la refonte pédagogique, la ressource humaine et la gouvernance. La nouvelle responsable a jugé important, «de mettre en cohérence les réformes déjà engagées depuis 2003». Selon la ministre, il est impossible d'engager des réformes sans la participation de l'ensemble des partenaires sociaux. «Faire participer tout le monde est la seule manière d'éviter les distorsions constatées auparavant.» La ministre a fait savoir que le projet de plan d'action a été soumis au gouvernement, précisant que son contenu a été préparé en tenant compte des «ajustements et révisions imposés par le terrain et les évolutions de la société». Interrogée sur la réorganisation des examens, la ministre n'a pas écarté cette hypothèse. Elle a expliqué que «plusieurs pratiques existent à travers le monde, pourquoi ne pas essayer ces pratiques dans notre secteur aussi?». Selon la ministre, plusieurs hypothèses ont été abordées avec son équipe. Seulement «le dernier mot revient aux pédagogues. Ce sont eux seuls qui ont la possibilité de prendre la décision finale», a précisé Mme Benghebrit. L'autre préoccupation de la nouvelle responsable de l'éducation, est celle «d'assurer une formation rigoureuse et de qualité pour l'élève». «Il ne faut pas perdre de vue l'essentiel dans le domaine de l'éducation qui est la formation de qualité. C'est le but escompté et je souhaiterai le faire avec tous les partenaires dont les associations des parents d'élèves», a-t-elle insisté. Elle a fait savoir qu'elle rencontrera dès la fin de cette semaine les partenaires sociaux. Pour la ministre «la question du débat et de la négociation ainsi que la question de mettre en place une culture de la délibération étaient fondamentales». Elle a tout de même fixé une conditionnalité par rapport aux négociations, «qui ne doit pas être au détriment de l'intérêt de l'enfant». A propos de certaines contraintes que connaît le secteur telles que la lourdeur des programmes, la surcharge des classes et la qualité de l'enseignement, la ministre a annoncé la tenue des assises au mois de juillet, «pour faire l'état des lieux et essayer de régler l'ensemble des problèmes sur la base d'un débat collectif avec l'ensemble des partenaires». Concernant la triche collective constatée dans certains centres d'examens lors du bac 2013, la ministre a estimé que ce genre de comportement représentait un «signal fort d'une défaillance au niveau de l'autorité et devrait être pris sérieusement en ligne de compte».