Hasard du calendrier, cette tournée intervient à un moment où la région connaît un regain d'activité diplomatique et sécuritaire. Chargé exclusivement par le président Bouteflka de cette mission, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, effectuera dès aujourd'hui, une tournée dans les pays du Sahel et ce jusqu'au 19 mai. Il se rendra en Mauritanie, au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Hasard du calendrier, cette tournée intervient à un moment ou la région connaît un regain d'activité diplomatique et sécuritaire. Au plan sécuritaire, 12 terroristes ont été éliminés, il y a quelques jours par les forces de l'ANP dans la région de Tinzaouatine (wilaya de Tamanrasset). Au plan diplomatique, le périple de M.Lamamra intervient deux jours après la visite effectuée, lundi dernier, par le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian qui était, lundi dernier, en Mauritanie, dernière étape de sa tournée ouest-africaine. Le ministre français s'est entretenu avec le président Mohamed Ould Abdel Aziz sur la lutte contre le terrorisme au Sahel. Il a assuré que la Mauritanie avait toute sa place dans le dispositif de la France dans la région. La France a annoncé l'extension d'une partie de ses troupes à l'échelle «sahélo-saharienne». Une décision soutenue par les précédents accords et la présence de bases arrière militaires dans plusieurs pays de la région. Une région où l'Algérie est décidée à jouer pleinement son rôle en sa qualité de première force militaire et de leadership. «Nous ne céderons pas un pouce de notre rôle dans la région qui est notre prolongement géostratégique», confie une source diplomatique. Aussi, ces visites du ministre des Affaires étrangères entrent dans le cadre de la tenue des consultations et des contacts permanents avec ces pays voisins de l'Algérie, en vue du développement et du renforcement notamment de la coopération sécuritaire, au niveau de la sous-région. La tournée de M.Lamamra sera mise à profit également pour aborder des thèmes d'intérêts communs et d'échanger les points de vue afin d'assurer la paix et la stabilité de la région, et faire face aux nombreux défis auxquels sont confrontés ces pays, notamment la menace terroriste. Elle permettra, par ailleurs, au chef de la diplomatie algérienne d'assister aux travaux de la 3ème session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le Nord Mali qui aura lieu le 17 à Bamako et la 2ème réunion de haut niveau du groupe des pays voisins, devant se tenir le 18 mai dans la capitale malienne, concernés par la préparation et le lancement des pourparlers inter-maliens et l'appui à un dialogue inter-malien «inclusif». M.Lamamra avait indiqué le 6 mai dernier que les deux rencontres programmées à Bamako, allaient dans le sens de la poursuite par l'Algérie de ses efforts «de bons offices», en vue de la réunion des conditions permettant le lancement, dans les meilleurs conditions et délais du dialogue inter-malien. Ce dialogue doit être «inclusif», comme souhaité par les Maliens eux-mêmes et par la communauté internationale, avait soutenu M.Lamamra. Les travaux de la 2ème session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le Nord Mali, qui se sont tenus en avril dernier à Alger avaient été sanctionnés par un communiqué commun, dans lequel notamment le Mali a demandé à l'Algérie de poursuivre ses efforts de «bons offices», en vue de la réunion des conditions permettant le lancement, dans les «meilleurs» conditions et délais du dialogue inter-malien «inclusif», comme souhaité par les Maliens eux-mêmes et par la communauté internationale. L'Algérie avait, pour sa part encouragé la partie malienne à «poursuivre, intensifier et accélérer» le processus de Réconciliation nationale entre tous les Maliens, condition «sine qua non» d'une restauration «définitive» de la paix et de la stabilité «durable» du pays, affirmant sa disponibilité à apporter son aide en la matière, en se disant prête à mettre toute son expérience à la disposition des frères maliens.