Au moins 24 personnes ont été tuées et 146 autres blessées vendredi à Benghazi, dans l'Est libyen, dans les affrontements entre un groupe armé loyal à un ex-général à la retraite et des milices islamistes, selon des sources médicales. Le Centre médical et l'hôpital al-Jala de Benghazi ont reçu 16 morts et 49 blessés et l'hôpital d'Al-Marj, à 100 km à l'est de Benghazi, 4 morts et 70 blessés. Quant à l'hôpital d'Al-Abyar, à 70 km au sud-ouest de la ville, il a reçu 4 morts et 27 blessés. Des unités de l'aviation libyenne loyales à Khalifa Haftar, un général à la retraite, ont bombardé vendredi matin des positions de groupes d'ex-rebelles islamistes à Benghazi, selon l'armée. Le chef d'état-major de l'armée libyenne, Abdessalem Jadallah, a toutefois démenti toute implication de l'armée régulière dans ces affrontements. Dans une déclaration à la télévision nationale, M. Jadallah a appelé "l'armée et les révolutionnaires à s'opposer à tout groupe qui tente de contrôler Benghazi par la force des armes". Khalifa Haftar, un ancien commandant de la rébellion ayant renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, a pour sa part évoqué une opération destinée à "purger" Benghazi des "groupes terroristes" sous le nom de "dignité", selon un porte-parole de la force qu'il conduit et qui se fait appeler "l'armée nationale". "Ce n'est pas une guerre civile. C'est une opération de l'armée contre les groupes terroristes", a assuré ce porte-parole, Mohamed al-Hijazi, un ancien officier de l'armée régulière. Le chef du gouvernement intérimaire, Abdallah Al-Theni, a qualifié la force de Haftar de "groupe hors-la-loi", lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il a appelé les ex-rebelles et les habitants de Benghazi à la retenue.