Zaouia tidjania à Laghouat Pour les observateurs, il s'agit d'une lutte de leadership menée en sourdine par des lobbys marocains. Un rappel sans équivoque du calife général de la tariqa tidjania, cheikh Ali Tidjani. Il a mis fin à un début d'une confusion entretenue à dessein par certaines parties étrangères à sa confrérie. cheikh Ali Tidjani a affirmé, hier à Laghouat, que la Tidjania était «une confrérie purement algérienne» et que les activités pratiquées sans la consultation du califat général n'engagent pas la confrérie. Pour les observateurs, il s'agit d'une lutte de leadership menée en sourdine par des lobbys marocains. Elle met aux prises le califat général dont le siège est à Laghouat, et ses représentants au Maroc qui ont organisé du 14 au 16 mai derniers, un rassemblement international des disciples de la Tariqa tidjania au siège de la zaouïa, à Fès. Dans une déclaration au siège de la confrérie à Aïn Madhi (Laghouat) en marge de la visite d'une délégation d'adeptes d'Afrique, cheikh Ali Tidjani a précisé que la confrérie tidjania était purement algérienne depuis sa fondation en 1782 à Boussamghoun (El Bayadh). Il a indiqué que «nul ne peut remettre en cause l'appartenance algérienne du fondateur de la confrérie, né en 1737 au domicile de Sidi Belkacem à Aïn Madhi (Laghouat) comme en témoignent plusieurs écrits». Le calife général de la tariqa tidjania a estimé, par ailleurs, que «les activités pratiquées en son nom sans la consultation de son califat général dont le siège est à Aïn Madhi (Laghouat) n'engagent pas la confrérie». Il a critiqué à cette occasion l'invitation qui lui a été adressée par la confrérie tidjania à Fès (Maroc) pour assister au 3e Congrès international des adeptes de la tariqa, estimant que cette invitation «n'honore pas la confrérie, car elle ne fait aucune référence au calife général de la tariqa tidjania, ce qui donne l'impression que les organisateurs de cette rencontre ne reconnaissent pas le califat général». Il s'agit, a-t-il précisé, «d'une invitation personnelle et non une invitation adressée au calife général de la tariqa tidjania» en s'interrogeant sur les raisons de cette anomalie «alors que plus de 350 millions de personnes parmi les adeptes de la tariqa tidjania dans le monde reconnaissent le califat général à Aïn Madhi», a-t-il rappelé. Cheikh Ali Tidjani a appelé tous les adeptes de la confrérie dans le monde «y compris ses adeptes au Royaume marocain frère à respecter la confrérie et son califat général». A travers une contribution effective au règlement de différends et conflits dans plusieurs régions d'Afrique dont celles au dialogue national au Soudan en 2009 et à la réconciliation au Mali, la tariqa tidjania est considérée comme un symbole de paix dans le continent noir, a indiqué le Ali Tidjani. «La tariqa tidjania a contribué de manière effective au règlement de plusieurs conflits et différends dans le continent africain en concrétisation des valeurs de tolérance, de paix, de réconciliation, de fraternité et pour la diffusion des préceptes de l'Islam modéré dans les quatre coins du monde», a déclaré cheikh Tidjani au siège du califat général à Aïn Madhi (Laghouat) en marge de la visite d'une délégation africaine d'adeptes de la tariqa. Il a précisé que «le califat général de la tariqa a joué depuis longtemps un rôle prépondérant dans le règlement de conflits et différends dans plusieurs régions d'Afrique». Et à ce jour, elle ne cesse d'«appeler au rejet de la violence et de l'extrémisme au Mali et à prôner la coexistence pacifique entre tous les Maliens à travers des contacts réguliers avec les notables et adeptes de la tariqa au Mali», a-t-il poursuivi. «Par le passé, la tariqa avait pris part à plusieurs initiatives pour mettre fin aux différends entre le Mali et le Soudan», a-t-il encore dit avant de souligner sa contribution au «règlement des différends entre plusieurs tribus dans nombre de pays africains». D'autre part, cheikh Tidjani a affirmé que «le califat général de la tariqa tidjania est disposé à contribuer à mettre fin à la situation difficile en Libye soeur si cela venait à lui être demandé». Il a évoqué enfin, la contribution de la tariqa tidjania dans le règlement des conflits en Afrique, ajoutant que «cette initiative n'émane pas d'une ingérence dans les affaires internes des Etats ou des sociétés, mais dénote d'un souci de réaliser la réconciliation et d'ancrer les valeurs de clémence et de modération entre tous les musulmans conformément aux préceptes de la religion musulmane et en concrétisation des principes ancrés par le fondateur de la tariqa Sid Ahmed Tidjani en 1782».