Abel Ferrara, le fantasque cinéaste américain s'est saisi de l'affaire pour en faire un film dans lequel Isabelle Adjani devait camper le rôle de l'épouse trompée, Depardieu se voyait bien dans la peau de DSK... La «sauce» ne semble pas encore avoir pris, c'est du moins l'impression du nombre de festivaliers, mais tous ceux qui se sont levés tôt pour la séance du matin, se sont, eux par contre, bien faits saucés par une pluie que d'aucuns espéraient absente des radars, du moins durant ces quinze jours.... Le souvenir de la «mousson cannoise» de 2013 est encore dans les esprits, surtout celui des vendeurs du marché du film, qui ont dû baisser rideau, trois jours avant la fin de leur bail festivalier... Mais cette année, l'humeur massacrante, n'a rien à voir avec la météo, en tout cas dans le cas de Anne Sinclair, l'ex-présentatrice vedette de la télé française, mais aussi ex-femme de Dominique Strauss Kahn, ex-patron du FMI et futur président de la France en 2012, c'est en tout cas ce que lui prédisait les pythies de la com'... Mais voilà, en mai 2011, éclata l'affaire DSK, accusé d'avoir abusé sexuellement de la femme de chambre du palace new-yorkais où il était descendu... La suite relève maintenant du feuilleton juridico-sexuel dont la presse continue à en faire les choux gras, mais pas que... Car Abel Ferrara, le fantasque cinéaste américain s'est saisi de l'affaire pour en faire un film dans lequel Isabelle Adjani devait camper le rôle de l'épouse trompée, Depardieu se voyait bien dans la peau de DSK... Au final, Jacqueline Bisset remplaça au pied levé Adjani et le Russo-Français Gégé Depardieu (à ne pas confondre avec «Dédé la Saumure» le complice des jeux d'alcôve de DSK). Attendu en sélection officielle, le film Welcome to New York a été finalement recalé par Thierry Frémaux le Deus ex-machina du festival, sans trop d'explications, du reste... Entre-temps, ses producteurs français, espérant un hypothétique rattrapage en «séance de clôture» multiplièrent les déclarations contradictoires où l'on pouvait deviner entre les lignes qu'il y avait en face un implacable barrage qui allait empêcher durablement la circulation du film en salles... Mais avant d'avoir vu le film, on ne pouvait que se perdre en conjectures par rapport aux vraies raisons de ce mur dressé devant le film de Ferrara... Le film est visible depuis samedi soir sur une plate-forme VOD... Une première et un sacré coup de pub pour Wild Bunch qui a connu la gloire l'an dernier avec la Palme d'Or pour le film de Kechiche... Mais voilà, sur un écran chichement éclairé, la projection «sauvage», pour rester dans le ton «wild» de la production frenchie, sous un chapiteau, sur la plage humide de Cannes tourne à la retraite de Russie, normal quand on a Depardieu / Deverreau à l'affiche, non? Un sous-film, s'ingéniant à faire dans le soft porn pour émoustiller au maximum et éviter les récifs du classement X, où la femme de ménage guinéenne, victime du viol dans cette chambre du Sofitel de N-Y, passe par pertes et profits et où seuls comptent les grognements bestiaux d'une bête en rut, se surpassant dans la caricature... Les rires se transforment en ricanements, l'assistance qui se croyait élue pour recevoir cette projection telle une gratification découvre alors le cadeau empoisonné... Mais les tics se transforment en rictus, les représentants des grands médias qui craignent pour la survie de leur groupe, sans doute, s'approchent de la sortie lorsque commence la partie consacrée à Anne Sinclair (Jacqueline Bisset), l'allusion au soutien de la star du petit écran à Israël est explicite, on parle de dons réguliers, mais aussi de cet héritage de ces toiles de maître par ses grands parents, spoliés par le nazisme... «1945, great year!» lancera Deverreau (Depardieu) dans la séquence «linge sale en famille» qui accusera sa femme de l'avoir poussé à présenter sa candidature à la présidence française etc... Un tombereau d'injures aussi violentes les unes que les autres, qui ne vont pas éviter d'éclabousser les producteurs français qui vont devoir sortir leur parapluie anti-radiations atomiques pour les jours à venir... Même si Anne Sinclair a déclaré ne pas vouloir poursuivre en justice les auteurs de ce film, tout en les «vomissant»... Mais Strauss Kahn qui ne l'entend pas de cette oreille a décidé, lui, d'aller en justice... L'orage n'est pas loin décidément...