Le dernier séisme du 21 mai a mis à nu «les conséquences de l'anarchie qui règne au niveau du secteur de l'habitat et de la construction». La loi 90.29 relative à l'aménagement et à l'urbanisme qui sera soumise, aujourd'hui, aux députés dans le cadre du débat du programme d'amendement de ce texte fait encore couler beaucoup d'encre. Le dernier séisme qui a mis à nu «les conséquences de l'anarchie qui règne au niveau du secteur de l'habitat et de la construction» selon le communiqué signé par l'Associa-tion des architectes algériens, est assimilée à une «forme de complicité». Pour preuve, l'Algérie dispose d'un certain nombre d'instruments juridiques et réglementaires performants, notamment les deux textes de loi soumis à l'amendement, en l'occurrence la loi 90.29 du 1er décembre et le décret législatif 94.07 du 14 mai 1994 relatif aux conditions de production architecturale. Ces deux textes, ajoute le communiqué, et malgré leurs «insuffisances» n'ont jamais été mis en oeuvre. Les quelques études faites à ce sujet, note encore le texte, n'ont pas été respectées. A titre d'exemple, le communiqué met en relief le dernier séisme du 21 mai qui a mis à nu, selon lui, «les conséquences de l'anarchie qui règne au niveau du secteur de l'habitat et de la construction». Cette anarchie est représentée par une prolifération démesurée de «constructions illicites de l'ordre de 96% de constructions érigées au niveau national» au vu et au su de tout le monde et surtout dans une parfaite «indifférence de l'administration centrale». L'association note que le gouvernement au lieu d'établir des bilans basés sur la définition et la délimitation des responsabilités, celle-ci se «confine à soumettre à l'instance législative des projets d'amendements qui n'ont pas été appliqués de même que les dispositions n'ont pas été respectées». Elle souligne à cet effet, que tout nouvel amendement des deux textes paraît «incorrect et irrespectueux» et n'apporte pas de «solutions viables». Ils entretiennent une «confusion au niveau des concepts, notamment au niveau des domaines distincts de l'urbanisme et de la construction». Cette conception privilégie l'approche administrative et bureaucratique pour «gérer un secteur aussi important par sa dynamique et son niveau d'investissement au lieu de la mise en place d'instruments de contrôle et de régulation». Enfin, l'association se demande pourquoi proposer un projet à l'amendement alors que celui-ci ne fait «qu'aggraver et accentuer le phénomène de dégradation». La démarche linéaire proposée par les pouvoirs publics, notamment le fait de «généraliser les mêmes techniques pour les régions du sud et du nord du pays» est dénoncée par cette association d'architectes qui cite; à titre d'exemple; la région de Tamanrasset qui n'obéit pas du tout aux mêmes critères sismologique, environnemental, architectural et culturel que ceux de Boumerdès.