«Nous avons un ennemi commun qui est le terrorisme et qu'il faut tout mettre en oeuvre pour l'éradiquer là où il se trouve» a déclaré le ministre français de la Défense à l'issue de l'audience que lui a accordée le président de la République. La France et l'Algérie sont sur le pied de guerre. Les groupes terroristes qui ont pour objectif de mettre à feu et à sang les pays du Sahel et déstabiliser la région du Maghreb doivent être exterminés. La question a été inévitablement abordée au cours de l'audience accordée par le chef de l'Etat au ministre français de la Défense. Que se sont dit les deux hommes? «Nous avons évoqué la situation sécuritaire dans l'ensemble de la sous-région convenant ensemble que nous avons un ennemi commun qui est le terrorisme et qu'il faut tout mettre en oeuvre pour l'éradiquer là où il se trouve», a déclaré M.Le Drian, à l'issue de l'entretien qu'il a eu avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Il s'agit à la fois «de la sécurité des Etats concernés, que ce soit le Mali, le Niger ou l'Algérie et de ceux de la France et de l'Europe... C'est le même combat et les mêmes intérêts», a-t-il fait observer. Le tour d'horizon sur la question s'est effectué d'«une manière très sereine et très déterminée» a-t-il ajouté. Les violons ont donc été accordés. «Je constate avec intérêt que sur les fondamentaux nous avons des accords très clairs pour éradiquer le terrorisme sous toutes ses formes qui sévit dans cette grande région et gangrène les Etats», a indiqué Jean-Yves Le Drian au terme de ses entretiens avec le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra. Pour atteindre cet objectif, certains réglages s'imposent. Quels sont-ils? «Il faut pour cela une grande confiance entre l'Algérie et la France et une grande coordination de nos outils à la fois de renseignement, mais aussi de nos outils diplomatiques», a fait remarquer le ministre français de la Défense. Les pourparlers ont-ils été féconds entre Ramtane Lamamra et Jean-Yves Le Drian? «Nous avons eu des entretiens fructueux ce midi et ce soir (de mardi Ndlr) sur l'ensemble des questions de sécurité concernant à la fois les pays de la sous-région. Je pense singulièrement au Mali, mais aussi aux pays environnants» a révélé l'hôte de l'Algérie. «Nous avons eu aussi une discussion approfondie sur la Libye» a-t-il poursuivi. Il reste à peaufiner ces discussions. Un rôle, vraisemblablement dévolu au patron de la diplomatie française qui est attendu, en principe, au début du mois de juin à Alger. «Les échanges que j'ai pu avoir me font penser que les intérêts communs sont patents et la venue prochaine du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, (en Algérie) pourra compléter ces entretiens déjà très fructueux» a fait savoir le ministre français de la Défense. En ce qui concerne la coopération bilatérale, il a indiqué avoir évoqué avec le président de la République, «la mise en oeuvre de l'accord de défense entre les deux pays qui fonctionne depuis le 1er février». «Nous avons évoqué la coopération globalement à la fois en termes militaires et en matière d'armement parce que ce sont mes responsabilités», a précisé Jean-Yves Le Drian qui a fait savoir que le président François Hollande «tenait beaucoup à ce que des déplacements de ministres puissent avoir lieu après l'élection du président Bouteflika».