La nouvelle donne géostratégique américaine qui concerne le Maghreb, le Moyen-Orient et les pays du Sahel interpellent les consciences politiques, économiques et militaires, avant que ce ne soit trop tard. En effet, deux auteurs et chercheurs en géopolitique et géostratégique, à savoir Mme Saïda Beddar, qui n'est autre que la soeur de la défunte jeune martyr Fatima Beddar qui a été noyé dans la seine à l'âge de 15 ans, durant les manifestations pacifique du 17 octobre 1961 à Paris, ainsi que Toufik Hamel, qui ont décortiqué, hier, la stratégie américaine depuis la chute de l'Urss et la destruction de l'Irak en 2003. «Les conférenciers parlent de l'expérience irakienne, mais il faut comprendre par delà, qu'il s'agit en fait, de l'avenir qui attend le Maghreb» a souligné hier, l'historien Daho Djerbal, en tant que modérateur et directeur de la revue Naqd au centre de presse d'El Moudjahid. Bon nombre d'observateurs croient que l'Amérique a échoué dans sa mission en Irak, mais en réalité, les Américains ont gagné la guerre puisque, ils ont réussi à détruire ce pays afin d'asseoir une nouvelle position de force, selon Daho Djerbal. Toufik Hamel, jeune chercheur qui a consacré plusieurs années avant de faire le point sur la stratégie politique, économique et militaire des USA, n'a pas manqué de heurter l'assistance par une déclaration que très peu de personnes admettent. «La stratégie américaine veut imposer l'Algérie de jouer le gendarme dans la région. Jusqu' à présent, l'Algérie maintient sa politique de non-ingérence. Mais combien de temps doit-on résister encore pour changer de stratégie relative au principe de la défense du territoire et de non-ingérence dans les politiques internes des autres pays?» S'est interrogé le chercheur qui a appuyé son exposé par des exemples assez éloquents avant d'arriver à la déstabilisation des frontières. Au-delà des visées économiques défendues par les Américains, en arrivant à semer les guerres entre les pays afin de les affaiblir d'un côté et tirer des bénéfices énormes de l'autre côté, l'Amérique veut asseoir des régimes moins hostiles à la politique des Américains afin de s'assurer le contrôle des alliés et des autres forces, comme la Chine, le continent européen ou les pays émergents tels que le Brésil et plus. L'implantation des bases américaines dans le monde vise en premier lieu la mise en place des systèmes d'informations et de communication qui permettent une maîtrise des situations et le contrôle de tous les mouvements des pays hostiles aux Américains, selon les conférenciers. Visant à développer la politique économique et financière à travers le monde, les Américains ont pu changer la donne depuis la chute du régime irakien en 2004, avant d'arriver à développer une nouvelle stratégie de déstabilisation des Etats en 2011. Les conférenciers rappellent l'exigence de revoir les résultats et les conséquences des révolutions arabes pour comprendre les visées américaines. La déstabilisation de l'Irak, la Syrie, la Libye, n'a fait que profiter aux Américains qui n'hésitent pas à installer leurs bases et faire des pays des pivots pour élargir leur contrôle des régions et de la planète, selon les conférenciers.