Le président russe Vladimir Poutine a appelé mardi à «l'arrêt immédiat de l'opération punitive de l'armée» ukrainienne dans l'est du pays, où d'intenses combats entre forces loyalistes et insurgés prorusses pour le contrôle de l'aéroport de Donetsk ont fait au moins 40 morts. Lors d'une conversation téléphonique avec le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, «Vladimir Poutine a souligné la nécessité d'arrêter immédiatement l'opération punitive de l'armée dans les régions du Sud-Est et d'ouvrir un dialogue entre Kiev et les représentants des régions» ukrainiennes, a indiqué le Kremlin dans un communiqué. Peu auparavant, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait aussi appelé à l'arrêt immédiat des violences en Ukraine. «La tâche n°1 et le test de la solidité des autorités à Kiev, vu le résultat de l'élection présidentielle, est l'arrêt immédiat de l'emploi de l'armée contre la population et l'arrêt par toutes les parties de toute violence», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. L'armée ukrainienne a lancé l'assaut lundi contre l'aéroport de Donetsk, dans l'Est, qui avait été investi la veille par des insurgés armés prorusses. M. Lavrov a par ailleurs indiqué qu'une visite en Russie du nouveau président ukrainien pro-occidental Petro Porochenko, élu dimanche, n'était pas à l'ordre du jour. «La question d'une visite en Russie de Porochenko n'est pas envisagée, pas discutée, ni par les canaux diplomatiques, ni par aucun autre», a-t-il dit. Il a toutefois affirmé que la Russie le soutiendrait si elle voyait qu'il agissait dans l'intérêt de tous les Ukrainiens. «Nous comptons sur le fait qu'il agira dans l'intérêt de tout le peuple ukrainien. Si c'est bien le cas, il trouvera en nous un partenaire sérieux et fiable», a dit le ministre, tout en condamnant le fait que dès sa victoire, M. Porochenko ait annoncé la poursuite de l'opération militaire dans l'est de l'Ukraine. «Si le calcul est (...) d'écraser la résistance dans le Sud-Est avant l'inauguration de Petro Porochenko pour pouvoir aller dans le Donbass en vainqueur, cela ne créera sans doute pas de bonnes conditions pour un accueil hospitalier dans la région de Donetsk», a estimé M. Lavrov. Par ailleurs, dans une déclaration faite hier, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a rejeté des pourparlers directs avec la Russie pour tenter de mettre fin à la crise qui secoue l'Ukraine sans médiateurs occidentaux. «Actuellement, des négociations bilatérales (entre la Russie et l'Ukraine) menées en l'absence des Etats-Unis et de l'Union européenne sont impossibles», a indiqué M. Iatseniouk lors d'une réunion du conseil des ministres. «Si vous vous asseyez à la table des négociations avec (les Russes) seuls, ils vont sans aucun doute vous tromper», a-t-il lancé au lendemain de l'élection du milliardaire pro-occidental Petro Porochenko à la présidence de l'Ukraine. M. Porochenko a affirmé lundi qu'il espérait pouvoir s'entretenir avec le président russe Vladimir Poutine et qu'une telle rencontre pouvait être organisée dans le courant du mois prochain. Toutefois, une telle visite en Russie du nouveau président ukrainien Petro Porochenko, n'est «pas envisagée», a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. «La question d'une visite en Russie de Porochenko n'est pas envisagée, pas discutée, ni par les canaux diplomatiques, ni par aucun autre», a-t-il dit lors d'une conférence de presse.