«La France entend être et rester le premier partenaire économique de l'Algérie» Cette visite qui se voulait économique, a touché à tous les aspects des relations du couple algéro-français! «C'était une visite chaleureuse et positive, nos relations sont à l'image du ciel bleu d'Alger», a déclaré à la fin de sa visite, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Une phrase qui résume à elle seule les deux journées algéroises du chef de la diplomatie française. Car, cette visite qui devait être économique a touché à tous les aspects des relations du couple algéro- français! Voici un petit round up des deux jours de Fabius à Alger. La première chose à retenir de ce voyage est le fait que Fabius semble avoir convaincu les autorités algériennes à une plus grande souplesse dans la loi des 51-49%, voire même sa révision! C'est en tout cas ce qu'a laissé entendre le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb aux entreprises françaises. En effet, lors de sa rencontre avec le ministre français des Affaires étrangères et les opérateurs qui l'accompagnaient, M.Bouchouareb a affirmé que cette règle économique est transitoire, promettant au passage une plus grande souplesse. Cette garantie assurée, au tour de Fabius de montrer les ambitions de son pays en Algérie. «La France entend être et rester le premier partenaire économique de l'Algérie», a martelé Laurent Fabius à la fin de sa visite. Le président Abdelaziz Bouteflika a décidé de mettre en place un plan d'industrialisation au cours de son nouveau quinquennat. Ce programme attise l'intérêt des étrangers. L'Algérie est à la tête de réserves de change estimées à 150 milliards d'euros et de revenus annuels d'environ 45 milliards d'euros. Le pays souhaite rénover son économie, entièrement dépendante des hydrocarbures. «Nous travaillons ensemble sur le partenariat économique, au coeur des relations entre la France et l'Algérie», a confirmé Laurent Fabius. La France est le troisième client de l'Algérie. Elle lui achète essentiellement des hydrocarbures et a été pendant longtemps son premier fournisseur. Elle a été détrônée pour la première fois par la Chine l'an dernier. Entre janvier et septembre 2013, la Chine a été le premier fournisseur de l'Algérie avec 3,7 milliards d'euros, soit 12% des importations globales du pays. La France a été reléguée à la deuxième place avec 3,5 milliards d'euros. Elle veut retrouver sa première place. Alors, il a été décidé lors de cette visite l'organisation de rencontres annuelles au plus haut niveau pour «amplifier» la coopération économique bilatérale. «La réunion entre les deux Premiers ministres, qui était prévue tous les deux ans, a été avancée d'une année», a fait savoir le locataire du Quai d'Orsay. Il a précisé que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, se rendrait à Paris en décembre prochain ou en janvier 2015, tout en signalant qu'au mois de novembre prochain, il reviendrait encore à Alger à la tête d'une délégation d'hommes d'affaires. Laurent Fabius a aussi relevé que les secteurs des transports, de l'agroalimentaire et la pharmacie, ont enregistré des évolutions «remarquables» au cours des dernières années. «Il y a beaucoup de domaines où on peut amplifier notre coopération comme l'aéronautique civile et militaire, le logement, le tourisme et les petites et moyennes entreprises», a-t-il ajouté. La rencontre avec Bouteflika Laurent Fabius a également rencontré le Président Bouteflika pendant plus d'une heure et demi. «Je l'ai vu hier pendant une heure et demie. Il a une grande alacrité intellectuelle. Nous avons abordé la coopération économique et j'ai constaté qu'il a des idées très précises sur les domaines dans lesquels l'Algérie et la France doivent amplifier leur coopération et, de manière générale, les relations politiques», a déclaré M.Fabius à l'issue de l'audience que lui a accordée le président de la République. Qualifiant son entretien avec le chef de l'Etat de «chaleureux» et d' «amical», il a indiqué avoir évoqué avec le Président Bouteflika des «sujets internationaux, mais aussi la situation dans la région du Sahel». Au sujet de la coopération dans le domaine antiterroriste, le chef de la diplomatie française a relevé que «nous sommes, les uns et les autres, extrêmement déterminés dans notre lutte contre le terrorisme, car il s'agit d'un danger qui menace tous les pays». L'Algérie, a-t-il dit, «est très déterminée dans son combat contre les groupes terroristes, la France l'est aussi». Et d'ajouter: «Nous avons échangé nos analyses et nos propositions sur ce point et qui sont extrêmement convergentes.» Il a même salué le «rôle pacificateur» de l'Algérie au Mali. «Le dialogue au Mali passe par trois canaux: la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), le représentant spécial IBK (le président malien Ibrahim Boubacar Keïta) et un canal, l'Algérie, dont l'efficacité est reconnue par les uns et les autres.» Concernant le gaz de schiste, Laurent Fabius s'est gardé de toute déclaration sur les projets de la France en Algérie. «Quant au gaz de schiste, le gouvernement algérien décidera ce qu'il veut faire et le gouvernement français décidera ce qu'il faut faire», a-t-il témoigné. Enfin, dans un registre plus loufoque, Laurent Fabius a fait le buzz en Algérie! Les yeux tombent, sa tête s'alourdit et, lentement, une vidéo qui a fait le tour de l'Algérie montre Laurent Fabius qui sombre dans le sommeil. Ennahar TV a diffusé une vidéo montrant le ministre français des Affaires étrangères somnolant en pleine conférence, aux côtés d'officiels et du ministre de l'Industrie et des Mines. Voilà donc en résumé les deux jours de Fabius à Alger...