C'est désormais la deuxième visite qui est qualifiée de "très importante" du chef de la diplomatie française en Algérie, après celle de juillet 2012. Le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, M. Laurent Fabius, est arrivé, hier, à Alger pour une visite de deux jours. Durant sa visite, le ministre français des Affaires étrangères, s'entretiendra avec de hauts responsables de l'Etat. Il a rencontré le président de la République, M. Bouteflika, le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, son homologue M. Ramtane Lamamra, et le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, M.Abdelkader Messahel, ainsi que le ministre de l'Industrie et des Mines M.Abdesselam Bouchouareb. Comme à l'accoutumée, le responsable français n'a pas raté l'occasion pour mettre en avant la volonté de son pays de développer des relations économiques avec l'Algérie. Ainsi, M. Fabius a qualifié les relations algéro-françaises d'"excellentes" ! Or, il faut dire que ces relations ont toujours connu des hauts et des bas. "Nos relations sont excellentes, mais nous souhaitons les développer davantage tant aux plans politique et économique qu'au niveau des échanges humains et de la sécurité", a déclaré M. Fabius à son arrivée à Alger. "J'ai énormément d'intérêt et de plaisir de travailler avec les dirigeants algériens (...) et j'ai un message particulier de respect et d'amitié à transmettre au peuple algérien de la part du président français, François Hollande,", a-t-il dit. M. Fabius a relevé également que cette visite "doit contribuer encore à un élan supplémentaire" dans les relations entre les deux pays "qui ont tellement de projets en commun pour travailler la main dans la main". Outre les relations bilatérales, le chef de la diplomatie française a précisé que la situation dans la région sera au menu de ses entretiens avec les responsables algériens, notamment au Mali et en Libye. "Nous sommes, les uns et les autres, très attentifs sur ce qui se passe dans la région", en particulier en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, a-t-il indiqué. Evoquant le Mali, M. Fabius a salué le travail mené par l'Algérie pour "essayer de trouver une solution satisfaisante entre les différentes parties maliennes". Concernant la Libye, il a exprimé sa "préoccupation" quant à la situation qui prévaut dans ce pays, affirmant que l'Algérie et la France sont "côte à côte" dans la lutte contre les groupes terroristes. "C'est un sujet qui nous concerne tous", a-t-il soutenu. Mettant en avant l'expérience algérienne qu'il a qualifiée d'"extrêmement efficace" dans la lutte contre le terrorisme, le chef de la diplomatie française s'est félicité de la coopération "excellente" dans ce domaine entre les deux pays, estimant que cette coopération est menée "dans le respect de l'indépendance de chacun".
L'industrie en point de mire de la visite Le ministre de l'Industrie et des Mines recevra, en audience, aujourd'hui, à la Résidence Djenane El Mitak, le ministre français des Affaires étrangères M. Laurent Fabius, dans le cadre du renforcement des relations économiques bilatérales entre l'Algérie et la France, à l'occasion de sa visite de travail en Algérie. "Les questions économiques occuperont un large segment de ce déplacement (…)", ce qui permettra de poursuivre ainsi "l'accompagnement des projets de partenariats industriels". Selon le communiqué du ministère français des Affaires étrangères, "le ministre poursuivra les discussions bilatérales concernant des projets de coopération touchant le secteur de la jeunesse, et notamment les questions de formation et d'employabilité. Il évoquera aussi les questions relevant des liens humains très denses entre la France et l'Algérie". Il faut dire que les investissements français dans notre pays se chiffrent actuellement à 2 milliards d'euros. L'an dernier, près de 450 entreprises françaises s'étaient implantées en Algérie. Mais la France s'inquiète beaucoup quant à l'avenir de ses échanges commerciaux avec l'Algérie, puisqu'elle a perdu sa première place, à la faveur de la puissance économique chinoise qui est devenue le premier fournisseur de l'Algérie, en détenant 12,4% des parts du marché algérien, devançant ainsi le partenaire historique qu'est la France, avec lequel les échanges se chiffraient, en 2013, à 11,4%. De ce fait, la visite sera une occasion de reconquérir cette place. Une tâche pas très facile, surtout que la connexion est très rude !