« La France est et entend rester le premier partenaire économique de l'Algérie. » C'est la sentence, sans appel, que le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a moult fois martelée, hier, au cours d'un point de presse animé à l'aéroport Houari-Boumediène avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra. Pour Fabius, cet objectif s'inscrit en droite ligne du partenariat d'exception décidé lors de la visite du président français, François Hollande, à Alger, avec le chef d'Etat Abdelaziz Bouteflika. « L'Algérie n'est pas pour nous un marché, mais un véritable partenaire économique d'égal à égal, dans le sens où il y a entre les deux pays des échanges de biens, de services et des investissements, et non pas dans un sens unique », a souligné le chef de la diplomatie française en insistant sur la volonté des deux pays à explorer des domaines nouveaux, tels que les transports, l'industrie pharmaceutique et l'agroalimentaire, le tourisme, l'aéronautique civile et militaire et l'énergie variée. Au sujet de l'exploitation du gaz de schiste décidée par l'Algérie, le ministre français a affirmé l'intérêt de la France mais toute perspective dépendra des autorités algériennes qui décideront de façon souveraine du choix à prendre dans ce sens. Il a également insisté sur la participation de l'Algérie à la conférence internationale sur les gaz à effet de serre devant se tenir l'année prochaine à Paris. Le ministre français profitera de l'occasion pour annoncer la sortie, dès le 1er novembre prochain, de la première Renault des usines algériennes. Fabius a estimé que sa visite de deux jours en Algérie a été chaleureuse et très positive dans le sens où les deux gouvernements ont décidé d'amplifier les relations bilatérales, en réduisant d'une année la réunion des deux premiers ministres, la tenue d'une rencontre en novembre prochain entre les ministres de l'Industrie, du Tourisme et d'autres départements pour faire le point sur l'évolution du partenariat économique. Sur les plans politique et diplomatique, le chef du Quai d'Orsay a annoncé l'entame d'un dialogue stratégique entre son département et le ministère algérien des Affaires étrangères au niveau du secrétariat général. Sur la question du Mali, Fabius a salué le rôle de l'Algérie qu'il a qualifiér de « faiseuse de paix » dans la médiation entre le MNLA et le gouvernement malien. « Nous espérons que les pourparlers qui se tiennent à Alger pourront déboucher sur une plateforme sur la base de laquelle débutera un dialogue intermalien. » Au sujet de la Libye, le ministre français a fait savoir qu'Alger et Paris partagent la crainte et la préoccupation du développement du terrorisme.