La direction de l'environnement de la wilaya de Tizi Ouzou a lancé, à partir de mardi dernier, l'opération quartier propre consistant à la mise en place de la procédure de tri des déchets. La même direction annonçait que La cité du 11-Novembre et Les fonctionnaires vont servir de quartiers pilotes pour cette opération qui est appelée à se généraliser à tous les quartiers de la ville des Genêts et les communes de la wilaya. En collaboration avec les comités de quartiers, le mouvement associatif, l'APC de Tizi Ouzou, l'Agence nationale des déchets, la direction de l'éducation et l'Epic de nettoiement de la ville de Tizi Ouzou, les services concernés comptent mettre deux bacs de couleurs différentes pour aider les habitants à trier leurs déchets ménagers. Un bac jaune va servir pour les déchets d'emballage alors que le bac vert sera utilisé pour les déchets organiques, est-il précisé. Comptant sur le concours des citoyens, la direction de l'environnement de la wilaya de Tizi Ouzou se lance donc un défi des plus difficiles, le tri sélectif des déchets ménagers. Ce n'est pas impossible, mais au vu de la situation de l'hygiène dans la ville de Tizi Ouzou, l'on se rend compte de la difficulté du pari. L'initiative très louable en elle-même, risque de se heurter à des difficultés qui ont mis la capitale du Djurdjura dans l'état lamentable où elle se trouve actuellement. L'une des villes les plus sales d'Algérie, Tizi Ouzou produit annuellement 400.000 tonnes de déchets. Avec un service de la voirie nécessitant, selon une étude menée par un ex-élu, Djamel Chernaï, un rajeunissement du personnel et du parc, la ville de Tizi Ouzou présente des aspects dissuasifs quant à la volonté d'améliorer l'espace. Des connaisseurs de la gestion du dossier jugent louable l'initiative, mais restent tout de même sceptiques quant à sa réussite au vu des obstacles. La direction de l'environnement compte de son côté sur l'apport des citoyens qui, selon elle, doivent adopter des réflexes à même de s'adapter au système de tri sélectif des déchets en vigueur dans les pays développés.Mais en fait, le citoyen, de son côté, pense qu'il ne peut guère réussir ce défi pour plusieurs raisons. D'abord, depuis l'indépendance, jamais une politique d'amélioration urbaine et encore moins le domaine de l'hygiène, n'a été lancé. Ce n'est que ces dernières années que les pouvoirs publics ont commencé à se pencher sur le problème qui prend des proportions alarmantes dans les villes comme à travers les communes. Son scepticisme se trouve renforcé, par ailleurs, par la non-régularité des horaires de passages des camions de la voirie. Selon une étude produite lors des états généraux sur l'environnement qui ont eu lieu en octobre 2013, les déchets recyclables, ne font pas l'objet d'une action organisée de tri, de récupération et de recyclage, malgré l'existence d'une forte activité informelle. Nous pouvons noter que 36.000 t/an sont produites en papier et carton et 34.000 t/an de plastique. Les déchets en verre sont estimés à 45.720 t/an et enfin 4840 t/an de métaux divers.