Le ministre de la Communication Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a appelé jeudi dernier l'ensemble des acteurs impliqués dans la chaîne de l'information à l'adhésion à ce qu'il a appelé «le cercle vertueux» de l'éthique pour arriver à une presse professionnelle. Intervenant à l'ouverture d'une conférence-débat sur «l'éthique et la déontologie de la profession du journaliste», avec le journaliste franco-algérien Rachid Arhab, le ministre de la Communication a indiqué que l'un des moyens d'arriver à une presse professionnelle c'est l'adhésion à ce qu'il appelle «le cercle vertueux de l'éthique». Pour lui, ce cercle vertueux répond à trois critères liés les uns aux autres. Le premier critère concerne «la posture de l'éditeur qui doit se tracer, entre les balises contraignantes de l'éthique et de la déontologie, une ligne éditoriale qui soit le fruit de convictions partisanes, de croyances doctrinaires, d'affinités de classe sociale ou d'idéal politique et économique», a-t-il déclaré. Il a expliqué que cette ligne éditoriale, pour être ancrée dans le respect de l'éthique et de la déontologie, «doit être, dans sa singularité s'il en est, indemne des travers et des dérives que sont ce que le Président qualifiait, à juste titre, de calomnie, de diffamation, d'insulte et de médisance». Le deuxième critère concerne «la ligne de conduite de l'entreprise, autrement dit l'entreprise qui, par le fait qu'elle choisit d'insérer ses annonces dans tel ou tel journal, signifie qu'elle opère un choix stratégique d'association d'images», a-t-il souligné. «Cette entreprise, en fait, si elle jouit des conditions d'une gestion saine, moderne et compétitive, ne peut-être qu'une entreprise vertueuse, dans ce sens où elle choisit ses espaces d'insertion publicitaires dans la presse en fonction de la vertu des titres» et «où elle ne confie sa publicité qu'à un journal structuré en véritable entreprise, qui forme ses journalistes, les rémunère décemment et leur assure un plan de carrière et la couverture sociale adéquate», a-t-il ajouté. Le cercle vertueux «ne saurait être complet sans ce troisième critère que fonde l'attitude du journaliste», a indiqué le ministre. Pour M.Grine, la qualité première d'un journaliste est d'être «foncièrement au-dessus de tout soupçon», d'être «propre par essence, efficace et exact». «Seules l'exactitude, la vérité sans fard et la vérité qui ne maquille pas la réalité des faits fondent le journalisme, le vrai», a-t-il estimé. Ainsi, l'éditeur vertueux, l'entreprise vertueuse, et le journaliste vertueux, constituent, selon le ministre, les trois critères pour réussir le projet d'édification d'une presse professionnelle. Il a affirmé, à cet égard, connaître «assez bien» la presse nationale pour savoir qu'elle va adhérer de «bon coeur» à ce projet d'insertion dans le cercle vertueux, dans ce projet d'assainissement du paysage médiatique qu'elle appelle d'ailleurs de ses voeux. Plaidoyer pour une presse libre et responsable Sur la liberté d'expression, le ministre de la Communication a plaidé en faveur d'une presse «libre et responsable» qui «informe et forme». «Nous sommes pour la liberté d'expression. Non pour la liberté de l'insulte. Nous sommes pour une presse libre et responsable qui informe et forme», a-t-il affirmé, tout en se disant favorable à la critique d'une manière professionnelle et contre la désinformation, la propagation de la rumeur en la faisant passer pour de l'information. Le ministre de la Communication, M.Hamid Grine, a appelé également lors de son intervention, les annonceurs de publicité à respecter la déontologie professionnelle et à confier leurs annonces à une presse professionnelle et sérieuse. Enfin, le ministère de la Communication a adressé une correspondance aux éditeurs en vue de consacrer 2% de leurs profits à des programmes de formation destinés aux journalistes. Le ministère «soutient la presse professionnelle et lutte contre celle qui ne l'est pas», a-t-il soutenu.