Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a appelé, jeudi à Alger, l'ensemble des acteurs impliqués dans la chaîne de l'information à l'adhésion à ce qu'il a appelé «le cercle vertueux» de l'éthique pour arriver à une presse professionnelle. Intervenant à l'ouverture d'une conférence-débat sur «l'éthique et la déontologie de la profession du journaliste», M. Grine a indiqué que l'un des moyens d'arriver à une presse professionnelle «c'est l'adhésion au cercle vertueux de l'éthique». Ce «cercle vertueux» émane, a-t-il dit, de la lettre du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, adressée le 3 mai dernier à la presse et dans laquelle il définit les règles d'une presse professionnelle «dont la mission serait d'informer objectivement, mais aussi d'éduquer, de former et d'éveiller les consciences, loin des dérives que sont la calomnie, la diffamation, l'insulte et la médisance». Pour lui, ce cercle vertueux répond à trois critères liés les uns aux autres. «Qu'un seul manque, et le cercle cesse d'être vertueux», a-t-il dit. Le premier critère concerne «la posture de l'éditeur qui doit se tracer, entre les balises contraignantes de l'éthique et de la déontologie, une ligne éditoriale qui soit le fruit de convictions partisanes, de croyances doctrinaires, d'affinités de classe sociale ou d'idéal politique et économique», a-t-il dit. Le deuxième critère concerne «la ligne de conduite de l'entreprise, autrement dit l'entreprise qui, par le fait qu'elle choisit d'insérer ses annonces dans tel ou tel journal, signifie qu'elle opère un choix stratégique d'association d'image», a-t-il souligné. Le cercle vertueux «ne saurait être complet sans le troisième critère que fonde l'attitude du journaliste», a indiqué le ministre. «Le journaliste qui ne s'inscrit pas dans le professionnalisme, qui ne croise pas l'information et qui choisit de se risquer dans les méandres de l'information approximative est donc diffamatoire», a-t-il ajouté. Hamid Grine veut que les journaux consacrent 2% de leurs profits à la formation des journalistes. Le ministre de la Communication a indiqué, jeudi, avoir exprimé cette demande dans une correspondance adressée aux éditeurs. «Nous avons adressé une correspondance à tous les éditeurs afin de donner l'occasion aux journalistes de suivre des sessions de formation, en leur consacrant 2% de leurs profits», a précisé M. Grine lors d'une déclaration à la presse, en marge d'une session de formation organisée au profit des professionnels de la presse. Le ministère «soutient la presse professionnelle et lutte contre celle qui ne l'est pas», a-t-il soutenu. Les rares programmes de formation dont bénéficient les journalistes algériens sont souvent financés par des organismes étrangers. La session de formation organisée jeudi à Alger (ENSSP) s'inscrit dans le cadre du programme de formation destiné aux journalistes et à tous les travailleurs du secteur de la communication, a rappelé le ministre, soulignant que cette session pose plusieurs questions primordiales sur la pratique journalistique. Il s'agit de la nécessité de respecter la déontologie professionnelle en tant que condition essentielle à la garantie «de la pérennité d'une presse crédible», a-t-il expliqué. Les journalistes, les éditeurs et les annonceurs de publicité sont les premiers concernés par cette question, a précisé le ministre, les appelant à «respecter» la déontologie et la conscience professionnelles et à «faire preuve de davantage d'objectivité et de crédibilité».