Sellal avec les notables mozabites lors de sa dernière visite à Ghardaïa Pour exorciser les démons de la vallée, le Premier ministre avait dans ses valises une nouvelle médication qui se décline en trois variantes. On a cassé le thermomètre, mais la fièvre n'est pas tombée. On a brûlé Ghadaïa, arrosé son sol du sang de ses enfants mais la vallée n'a pas fleuri. La persistance des incidents à Ghardaïa est devenue un véritable casse-tête pour le gouvernement. Comment faire pour ramener la paix qui a déserté la cité et apaiser une tension qui se fait chaque jour menaçante? L'appréhension de voir le problème s'amplifier durant le Ramadhan, une période propice aux rencontres durant les prières de tarawih, fait cruellement peur. Les émeutes de la semaine dernière qui se sont soldées encore une fois par des blessés du côté des manifestants et des forces de l'ordre, ont remis encore une nouvelle fois, aux premières loges de l'actualité le conflit de Ghardaïa où réside une communauté ibadite qui mérite le respect et surtout la protection -toute la protection- des pouvoirs publics. Tout le monde est d'accord pour dire que la situation n'a que trop duré. C'est ce qui explique cette visite, hier, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui intervient justement à 15 jours du mois sacré. Pour exorciser les démons de la vallée du M'zab, le Premier ministre avait dans ses valises, une nouvelle médication qui se décline en trois variantes. La première est une mise en garde stricte faite de rigueur dans l'application des lois de la République. La seconde tient à la quiétude et à la sécurité et enfin, la troisième concerne le dialogue qui ne sera pas rompu avec les populations dont les notables. «Nous n'accepterons pas que quiconque compromette le sort du pays et nous appliquerons les lois de la République dans leur rigueur et la justice jouera son rôle pleinement, conformément à la loi», a soutenu le Premier ministre lors d'une rencontre avec les notables, les élus et les représentants de la société civile de Ghardaïa. «Les services de sécurité continueront d'accomplir leur mission pour faire régner sécurité et quiétude à Ghardaïa, et le gouvernement ne reculera pas lorsqu'il s'agit de faire appliquer la loi. Certains ont tenté de semer la discorde mais leurs tentatives furent vouées à l'échec grâce à la vigilance des Ghardaouis et de l'Etat», a-t-il assuré, avertissant que «l'Etat algérien n'accepte pas que l'avenir du pays soit compromis». «L'Etat continuera d'emprunter la voie du dialogue, de la concertation permanente et de la Réconciliation nationale», a rappelé M.Sellal. En application des instructions du président Bouteflika «le gouvernement sera intransigeant vis-à-vis de tous ceux qui veulent user de la violence contre les Algériens», a encore averti le Premier ministre. A cette intransigeance, M.Sellal adjoint un appel au dialogue. Aussi, a-t-il convié les notables, les élus et les représentants de la société civile à apporter leur concours en vue de mobiliser les jeunes de la région en faveur des intérêts suprêmes du pays. «Chacun de vous doit apporter son concours en vue de mobiliser les jeunes en faveur des intérêts suprêmes du pays, de ceux de la région de Ghardaïa et de ceux des jeunes qui portent l'avenir», a soutenu le Premier ministre. Etaient présents à cette rencontre, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh et le commandant de la 4e Région militaire, le général-major, Chérif Abderrezak. Sur le terrain, le volcan de Ghardaïa est toujours en activité. L'acculturation des problèmes a été telle que le Premier ministre s'est rendu au moins à trois reprises dans cette région, de même que le ministre de la Justice y a effectué une visite, celui des Affaires religieuses, de l'Intérieur du Travail, de l'Habitat, le Dgsn et encore d'autres officiels s'y sont rendu sans pour autant régler le problème. Peut-on conclure alors que ces responsables de l'Etat n'ont aucun pouvoir de décision? Soit, mais l'Etat ne pourra pas s'exonérer de cette situation. Les minorités au même titre que les autres citoyens vivent sous la bannière de la République algérienne.