L'ANP avance doucement mais sûrement dans les maquis de Beni Ksila. Poursuivant leur action antiterroriste, après le lâche attentat perpétré, mercredi dernier, contre des éléments des services de sécurité, occasionnant 12 décès (deux soldats ont succombé à leurs blessures), les forces combinées, tous corps confondus, ont localisé et encerclé le groupe de criminels, auteur de l'embuscade dans les maquis de Béjaïa près de Béni Ksila. Selon des sources proches des éléments de l'ANP sur le terrain, l'opération se déroule selon une stratégie tracée qui vise à parvenir à la neutralisation définitive des assassins. Pour l'heure, relèvent les mêmes sources, il est impossible de connaître l'endroit exact où les terroristes ont été localisés. Le secret entourant cette opération est justifié, nous dit-on, pour raisons sécuritaires, et afin d'éviter d'autres pertes humaines dans les rangs des militaires. En raison de la situation géographique difficile, l'accès et les chemins fortement minés, du lieu hermétiquement bouclé, il est pratiquement impossible de dire que l'opération pourra être menée sans risque. C'est la raison pour laquelle, les services de sécurité chargés de mener l'opération, cherchent à doubler les terroristes en leur faisant croire que les recherches se déroulent loin du lieu où ils se trouvent. Les éléments de l'ANP comptent faire jouer le «facteur surprise». Sous les ordres du général Saïd Bey, chef de la cinquième région militaire, les forces spéciales en ratissage ont été dotées de gros moyens. Un groupe de commandos a été largué sur les lieux et en des endroits stratégiques. Un bouclage discret est en train d'être opéré par les services de sécurité. En parallèle de ce fort déploiement dans les maquis, il y a lieu de signaler une vingtaine de barrages, dressés sur les routes de toute la région. Par ailleurs, des patrouilles motorisées sillonnent les principaux axes routiers. C'est dire l'importance des moyens mis en oeuvre pour cette opération qui fait intervenir des troupes spéciales du BFM, parachutistes, GIR, BRB, GIS et des patriotes. Les lieux concernés par cette opération constituent une zone de 30 km sur 40 de maquis très denses, englobant des centaines de ravins et de grottes. La zone de ratissage pourrait atteindre le sud-ouest de Jijel, affirme-t-on de mêmes sources. Les premiers résultats consistent en la destruction de plusieurs casemates. Par ailleurs, L'Expression a appris que la stratégie de lutte antiterroriste a été affinée. Celle-ci consiste en une collaboration étroite dans «la diffusion», «la communication» et «l'exploitation» du renseignement entre les forces de sécurité chargées de la lutte antisubversive. A cet effet, des règles strictes et sévères ont été établies sous le patronage de l'ANP. Cette institution coordonne désormais l'action antiterroriste dans tous les domaines. Des réseaux de collecte des renseignements ont été créés dans chaque ville et centres urbains, tels que Batna, M'sila, Béjaïa, Alger, Médéa, Constantine, Djelfa, Bouira, Tizi Ouzou, Boumerdès, Tiaret et Oran. Les notabilités seront mises à contribution. Elles ont été chargées du recrutement de jeunes soigneusement sélectionnés. Notons qu'il n'a pas été difficile d'obtenir l'engagement des notables dans cette nouvelle stratégie, mais cela, indiquent nos sources, n'a pas été une sinécure non plus, particulièrement dans les quartiers chauds de certaines villes. Cependant, il semble que la coopération des citoyens ait été acquise à 90%.La deuxième étape concernant les investigations de l'armée consiste en la création de commandos, composés d'hommes d'élite sous le commandement d'officiers aguerris. Le but de cette nouvelle stratégie est d'arriver aux véritables commanditaires.