Le ministre marocain de l'Intérieur, Mohamed Hassad, a été «convié» par Bruxelles à une réunion des ministres de l'Intérieur des pays européens pour tenter de tarir les cellules spécialisées dans le recrutement de volontaires pour aller combattre en Syrie. L'arroseur arrosé. Le souverain marocain a, pendant longtemps, tenté de faire croire à travers des opérations de lobbying payées au prix fort que le Front Polisario, que soutient l'Algérie, avait des connexions avec les groupes terroristes. «L ́arrestation par les forces de sécurité maliennes, de six trafiquants de drogue internationaux, issus des rangs du Polisario'', confirme le basculement de celui-ci dans le trafic des stupéfiants en relation avec les activités de l ́organisation terroriste Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a étendu ses tentacules jusque dans la région du Sahel», avait écrit l ́Agence officielle de presse marocaine, MAP, dans une dépêche datée du 11 décembre 2010. L'héritier de Hassan II est finalement rattrapé par l'histoire. Les groupes terroristes islamistes ont, en définitive, élu domicile au Maroc. Après avoir été pendant longtemps l'Eden des Occidentaux, le Royaume risque de participer à sa perte. Au mois de septembre 2013, un message audiovisuel de l'émir de la branche maghrébine d'Al Qaîda, Abdelmalek Droukdel, a appelé les Marocains à «émigrer vers Allah au lieu d'émigrer dans des pateras». En termes plus clairs, il leur demandait d'opter pour le jihad plutôt que de choisir l'émigration clandestine sur des embarcations de fortune (Voir L'Expression du 18 septembre 2013). «Un appel clair et une incitation directe à commettre des actes terroristes dans le Royaume du Maroc...», avait indiqué un communiqué du procureur général du roi. Le message semble avoir été entendu. Les cellules jihadistes pullulent au Maroc. Au point d'inquiéter l'Europe. «Un second Afghanistan au seuil de l'Europe?» s'est interrogé le quotidien français Le Figaro qui révèle que «La France et d'autres pays de l'Union européenne ont ouvert jeudi soir (12 juin 2014, Ndlr) le dossier crucial des filières djihadistes... qui vont combattre Bachar el-Assad». Le rendez-vous, restreint à neuf ministres de l'Intérieur de l'UE, était le premier du genre à associer le Maroc, la Tunisie et la Jordanie, ajoute le média parisien. Le ministre marocain de l'Intérieur, Mohamed Hassad, a été «convié» par Bruxelles à cette rencontre des ministres de l'Intérieur des pays européens pour tenter de tarir les cellules spécialisées dans le recrutement de volontaires pour aller combattre en Syrie. Pourquoi cette «invitation»? Le nombre important d'Européens de confession musulmane et d'origine marocaine qui sont actuellement en Syrie est également à l'origine de cette invitation très particulière faite à Mohamed Hassad, précise un site d'information pro-marocain. Des sources sécuritaires marocaines révèlent que souvent les binationaux (Franco-Marocains, Ndlr) choisissent de présenter le passeport du Royaume pour traverser les frontières alors que d'autres effectuent le grand départ vers la Turquie à partir du Maroc, et de là, des filières se chargent de les acheminer à leurs points de chute, les deux antennes d'Al Qaîda et le Front al Nosra rapporte la presse marocaine. Etiqueté premier pays producteur de cannabis au monde, le Maroc figure désormais parmi les pays principaux fournisseurs de volontaires pour aller combattre au Sahel, en Syrie et en Irak sous la bannière d'Al Qaîda...