En ce 11 juin 2001, la plate-forme d'El Kseur voyait le jour. Il y a trois ans, jour pour jour, les délégués des coordinations des communes de Kabylie se réunissaient au Centre culture Mouloud-Féraoun à El Kseur pour élaborer un document contenant les revendications citoyennes et qui devait être remis au président de la République, à l'issue de la marche programmée, trois jours après à Alger. En ce 11 juin de l'année 2001, la plate-forme d'El Kseur voyait le jour. Après plusieurs heures de débats, les revendications citoyennes exprimées dans la rue prenaient forme et étaient entérinées dans un document de 15 points qui deviendra par la suite, la référence du mouvement citoyen. Depuis, chaque année, la date du 11 juin est célébrée par l'interwilayas. Une célébration qui réunit tous les acteurs du mouvement des archs et se déroule à El-Kseur. Ce 3e anniversaire qui coïncide avec le 11 juin est parti, pour être totalement différent des deux précédents. Si les deux premiers anniversaires de la rédaction de ce document s'étaient déroulés sous le signe de l'unité, ce n'est, désormais, plus le cas à présent. Le 3e anniversaire sera célébré en rangs dispersés. Les archs fragmentés depuis quelques mois, n'ont pas réussi à saisir cette opportunité, dont la symbolique est forte pour se réconcilier. Quand bien même cette volonté aurait existé chez de nombreux délégués, il n'en demeure pas moins qu'elle reste minoritaire. Jamais le fossé séparant les franges du mouvement citoyen n'a été aussi large, rendant impossible tout rapprochement en vue de l'unité d'action et d'entreprise. Depuis le premier appel au dialogue lancé par le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, au lendemain de sa nomination au poste du chef de gouvernement, les archs n'ont pas cessé de se tirailler provoquant, au-delà de la division des rangs, la désolidarisation et la démobilisation des citoyens. Partagée entre les partisans et les opposants au dialogue, la structure de l'interwilayas n'a pas fini de s'affaiblir pour ne représenter en fin de compte, qu'une partie de la région, dont elle fut l'unique interlocuteur trois ans durant. Les dialoguistes, les antidialoguistes, le Cnmca sont autant de structures qui parlent au nom de l'interwilayas et par voie de conséquence de la Kabylie. Hier, à l'heure où nous mettions sous presse, on nous apprenait que la Cicb allait se retrouver aujourd'hui, à Semaoun pour une rencontre extraordinaire axée sur le programme de la célébration du 3e anniversaire de l'élaboration de la plate-forme d'El Kseur. Cette réunion devait normalement intervenir au moins une semaine avant. C'est dire où en est la situation des archs. Parallèlement, le CSC d'El Kseur a décidé de faire cavalier seul en initiant une marche nocturne et un meeting populaire le vendredi à El Kseur.