Une véritable boule de nerfs. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri, a exprimé haut et fort, hier, son courroux pour secouer les responsables de son secteur qui donnaient l'impression de traîner le pas. La raison de sa colère? Les équipements du grand abattoir de Annaba n'ont pas encore été mis sur place. Présentant cette infrastructure moderne au ministre, un responsable a eu la malencontreuse idée d'indiquer au ministre que «c'est comme dans le cas du projet de l'autoroute Est-Ouest: les équipements arriveront plus tard...». Ces propos ont fait sortir M Nouri de ses gonds et a déversé sa colère: «Non, on ne fera pas comme l'autoroute Est-Ouest! Tout doit démarrer en même temps. Ce que vous faites là n'est pas judicieux!», a tonné le ministre qui visitait le grand abattoir des viandes rouges de Annaba. Lors de cette visite, M.Nouri a insisté, hier à Annaba, sur la «nécessité d'effectuer un diagnostic approfondi et global» pour traiter les dysfonctionnements du secteur agricole et relancer les différentes filières dans cette wilaya. Aussi, s'est-il interrogé sur le recul des performances du secteur agricole dans cette région qui recèle, a-t-il relevé, d'importantes potentialités, un important savoir-faire, en plus de l'appui et de l'accompagnement publics. Il a recommandé, dans ce contexte, un «programme d'urgence» pour corriger les carences et donner un nouveau souffle aux activités agricoles «dès le début de la prochaine campagne labours-semailles». M. Nouri a également rappelé les «options stratégiques» dont le transfert du droit de jouissance en droit de concession afin de relancer l'investissement agricole avant d'insister sur «l'impérative implication des banques à ce processus, par la concrétisation des facilités décidées pour un accompagnement financier efficace des investisseurs». Le ministre a préconisé «l'intensification du travail de sensibilisation et de vulgarisation en direction des producteurs et des éleveurs», et le développement des partenariats entre les différents acteurs du secteur. Le ministre a expliqué dans le même sillage, que la modernisation de l'agriculture constitue une «priorité majeure» pour les pouvoirs publics, soulignant que les fonds publics mobilisés pour le secteur ont été portés de 200 à 300 milliards de dinars, soit l'équivalent de 4 milliards de dollars, afin de «relancer le secteur et garantir la sécurité alimentaire du pays». L'un des objectifs recherchés est, notamment de porter la superficie agricole irriguée de 1,136 million d'hectares actuellement à plus de 2 millions d'hectares avant fin 2019, a souligné M.Nouri.