La commune de Bouhamza a honoré le chahid Si Mohamed Ouali Ou Si Khaled, natif du village de Bouhamza. La rencontre a eu lieu sous l'égide de l'APC et le précieux concours de son frère Abdelmadjid, ainsi que toute la famille. La rencontre a eu lieu dans l'enceinte même de l'école qui porte son nom. La cérémonie fut émouvante lorsque les intervenants, tous d'anciens compagnons d'armes eurent à prendre la parole pour mettre en exergue le glorieux parcours de cet officier de l'ALN hors pair. Ce fut d'abord Abdelaziz Ouali qui prit la parole pour apporter des informations sur sa rencontre avec le chahid en Région 1 (M'Sila).de la Zone II vers 1957 et sa présence lors de la prise du poste d'El Hourane, alors qu'il était chef de la compagnie de cette région. Djoudi Attoumi, le deuxième intervenant mettra en relief un parcours sans faille du moudjahid, de l'officier et du baroudeur qui fut à l'origine de plusieurs actions d'éclat contre les forces ennemies. C'est alors qu'il éclaira l'assistance lorsqu'en date du 6 septembre 1957, avec la compagnie de la Région V, Zone 1 qu'il commandait alors, il vola au secours d'un groupe de médecins, infirmières et de combattants en partance pour la Tunisie et qui furent encerclés à Draâ Errih, dans la région de Madjana. C'est ce jour-là que tombèrent, tour à tour, au champ d'honneur, le Dr Rachid Belhocine, Raymonde Peschard, infirmière, Si Moh, un étudiant en mathématiques et plusieurs autres moudjahidine du groupe d'escorte. Certains de leurs compagnons furent faits prisonniers, comme le Dr. Nefissa Hamoud, le Dr Mustapha Laliam, Danielle Djamila Amrane.... Ayant appris la nouvelle de l'hécatombe, l'aspirant Bensikhaled Mohamed Ouali prit la décision de voler à leur secours au mépris de tous les dangers. Il prit la tête de son détachement pour se diriger immédiatement vers les lieux des combats. Malheureusement, ce fut trop tard. Ruminant sa colère, il élabora un plan afin de venger tous ces morts. Il décida donc de rester sur place, sachant qu'en bon tacticien, il attendrait le retour de l'ennemi pour le lendemain pour l'exhumation des corps. Et c'est là qu'il s'embusqua avec sa compagnie. Effectivement, un détachement de soldats commandé par le colonel Buis arriva sur les lieux. Et c'est là qu'ils furent reçus par un feu nourri. Après leur succès de la veille, les soldats ne s'attendaient nullement à une telle offensive des moudjahidine. Et c'est alors qu'ils subirent un revers. Les moudjahidine tombés la veille furent vengés dès le lendemain par l'aspirant Bensikhaled et ses hommes. Djoudi Attoumi rapporta enfin sa rencontre avec ce dernier vers mai-juin 1959 et les conditions de sa mort deux ou trois jours après à Bouchibane, non loin d'Ighzer Amokrane. En effet, alors qu'il était en compagnie du commandant Mira Abderahmane, une opération de ratissage fut lancée par l'ennemi qui nous avait pris au dépourvu. Dès le lever du jour, toutes les crêtes environnantes étaient occupées et les soldats convergeeiant vers le douar Ouzellaguen. C'est alors que le commandant Mira ordonna le repli sur l'Akfadou. Rapidement, nous prîmes tous cette direction; les avions commencèrent à pointer leur nez, mais seulement pour suivre la progression de la troupe. Au moment d'arriver en contrebas du village de Smaoune, j'ai vu Bensikhaled Mohamed Ouali s'affaisser. Allongé, les yeux révulsés, j'aperçus un filet de sang couler de son nez. Il frémissait encore quelques secondes puis c'était la fin. Il venait de mourir. Un djoundi s'approcha de lui pour prendre son fusil et sa cartouchière. Deux autres l'entraînèrent sous un buisson pour le camoufler. Nous continuâmes alors notre course effrénée afin d'atteindre notre objectif avant l'ennemi. Tandis que j'emportai son regard, je m'interrogeai sur les conditions de sa mort. Nous avions remarqué effectivement un char en position au lieudit Tighilt Touzouighte, à quelque 2000 mètres à vol d'oiseau. Nous avions conclu plus tard qu'il pourrait s'agir d'une balle perdue en provenance du blindé. Ce fut enfin le tour de Si Abdelhafidh Amokrane de citer le chahid, ainsi que plusieurs chouhada de la région. Puis il profita en même temps de rendre hommage au colonel Amirouche qui avait laissé l'image glorieuse d'un chef, d'un génie et d'un visionnaire, tant en Wilaya III, qu'à travers toute l'Algérie. La rencontre fut clôturée par un personnage important qui s'est déplacé depuis Alger, malgré ses 102 ans. Il s'agit de Hadj Tahar Aït Aldjet qui fera un tour d'horizon sur la région, ses chouhada et ses moudjahidine, ces hommes de gloire qui ont marqué l'Histoire de la guerre de Libération en Wilaya III. L'assistance, toute émue, a continué à suivre avec beaucoup d'attention toutes ces interventions qui furent l'occasion pour ces jeunes de mieux comprendre le combat de ces hommes et de ces femmes qui ont consenti de grands sacrifices pour l'indépendance du pays.