Cette année, l'Entv a décidé de zapper la production arabe La grille de Ramadhan comporte 110 productions nationales constituant ainsi 89% de la totalité des programmes. C'est un directeur général de l'Entv tout sourire, qui s'est présenté devant les journalistes pour présenter la grille spéciale du mois de Ramadhan de la télévision publique. Pour la première fois, des télévisions privées algériennes sont autorisées à couvrir une conférence du premier responsable de la télévision publique. Ainsi les caméras de KBC et Dzair TV étaient présentes pour immortaliser cet événement. La grille 2014 du programme télé durant le Ramadhan comporte 110 productions nationales constituant ainsi 89% de la totalité des programmes de manière à répondre aux attentes des téléspectateurs algériens, a indiqué, hier, le directeur général de cette entreprise, Toufik Khelladi. Contrairement aux années précédentes, où la télévision algérienne avait acheté deux superproductions arabes: Omar et Khaibar, cette année, l'Entv a décidé de zapper la production arabe. Ainsi, aucune production syrienne ou égyptienne n'a été achetée par la Télévision nationale et cela dans un «effort particulier» pour «algérianiser» ses programmes. M.Khelladi a expliqué que la télévision publique a opté pour la production nationale comme «choix stratégique», sans recourir au marché étranger, ouvrant la voie à une production historique algérienne. Mais les deux feuilletons historiques algériens présents dans cette grille sont techniquement mis en scène par des réalisateurs arabes. Ridjal El Forkane est réalisé par le koweïtien Khaled El Khaled et Foursane El Hoggar est réalisé par le Jordanien Kamel Laham. Selon le catalogue présenté à la presse, la grille de Ramadhan comporte six feuilletons dont deux dramatiques, neuf sitcoms, deux caméras cachées, sept émissions de divertissement, deux programmes religieux, trois émissions culinaires, trois émissions pour enfants et une émission de jeu. Interrogé, par ailleurs, sur la prise en considération de ce que proposent les chaînes de télévisions privées, M.Khelladi a indiqué que la télévision publique «prend en compte» la concurrence dans ce domaine, sans pour autant oublier qu'elle demeure une télévision de «service public» et qu'elle a l'obligation de «respecter» le cahier des charges. Il a aussi fait savoir que son entreprise demeure «ouverte à toute forme de collaboration avec ces chaînes et l'établissement de relations de partenariat après l'entrée en vigueur de la loi sur l'audiovisuel, à condition que celles-ci soient légales». Interrogé sur les droits de transmission des 24 matchs de la Coupe du monde, le DG de l'Entv a refusé de révéler le chiffre exact de la transaction considérant que cela relève de la «confidentialité» qui caractérise ce genre de négociations. Il a souligné, en revanche, que son entreprise a «très bien» négocié les droits de transmission de cette compétition avec le détenteur exclusif des droits de diffusion dans la région de l'Afrique du Nord et Moyen-Orient (Mena), payant ces droits beaucoup moins cher que certaines chaînes de télévisions étrangères à l'instar de la télévision française TF1. M.Khelladi a précisé, par ailleurs, que l'Entv est une «télévision publique généraliste et non pas sportive», et ses objectifs visaient d'abord à offrir à ses téléspectateurs un match par jour, à l'exception des rencontres du groupe où évolue l'Equipe nationale algérienne (Groupe H). Il a expliqué que le choix était établi pour retransmettre 17 matchs du premier tour de la Coupe du monde et sept autres du second tour. Par ailleurs, à la question relative à l'absence de plateaux télévisés à partir du Brésil, lieu de déroulement du Mondial, M.Khelladi a noté que son entreprise a des «équipes et infrastructures mobiles qui suivent l'événement», et a choisi «d'acheter» les matchs contrairement à d'autres canaux qui ont privilégié et opté uniquement pour ces plateaux fixes, allusion faite à Dzair TV, qui avait installé un plateau au Brésil, mais qui n'avait acheté aucun match. Par ailleurs, le DG de l'Entv a jeté un pavé dans la mare en affirmant que la Télévision algérienne ne diffuse pas les productions cinématographiques réalisées dans le cadre des grandes manifestations culturelles, parce qu'elle ne détient pas encore les droits pour le faire. Selon le directeur général de l'Entv, les productions réalisées dans le cadre de grandes manifestations culturelles, telles que, Tlemcen, «capitale de la culture islamique» et le Festival panafricain ne peuvent être diffusées par la télévision tant que son entreprise n'a pas acquis les droits de diffusion. Pour sa part, le directeur de la programmation et la production, Belaribi Lyès, a expliqué que cela est dû également au fait que souvent les cinéastes «privilégient l'exploitation de leur production dans les festivals et les salles de cinéma» avant de céder les droits pour leur diffusion. Dans ce sens, il a fait savoir que son organisme est en contact avec les ministères de la Culture et des Moudjahidine pour acquérir les droits de diffusion d'un certain nombre de films cinématographiques à l'instar de Zabana! du cinéaste Saïd Ould Khelifa et l'Andalou de Mohamed Chouikh.