Le mois sacré rime avec une plus grande consommation de produits alimentaires L'habitude exige que ce mois rime avec grande consommation de produits alimentaires, générant une frénésie d'achats. A la veille de l'entame du mois de Ramadhan, les ménagères et les commerçants «grouillaient» pour s'approvisionner en achetant tout le nécessaire. C'est le constat que nous avons pu établir hier au niveau du marché de gros de Semmar, dans la banlieue d'Alger, spécialisé dans la vente de produits agroalimentaires où l'ébullition battait son plein. Encombrements, foules, grognements de moteur, cris par-ici et par-là des commis des grossistes qui occupent les rues défoncées pour stationner les fourgonnettes et camions venus des quatre coins du pays. Telle était l'ambiance régnante et caractérisant «le royaume des grossistes alimentaires» lors de la veille du mois de Ramadhan. On sait parfaitement que la tradition exige que le mois sacré rime avec une plus grande consommation de produits alimentaires, partant de la, le phénomène de la «frénésie d'achat» et la «boulimie» des Algériens qui atteint son apogée s'explique naturellement. Il convient de souligner que si le Ramadhan permet d'augmenter substantiellement le chiffre d'affaires des commerçants, il n'en demeure pas moins qu'il rend vide le porte-monnaie des ménages. Notre virée sur ce marché improvisé, était dans le but de s'enquérir de l'ambiance à J-1, mais également pour tâter le pouls du marché, et de là, à faire des «pronostics» sur ce qui attend le consommateur, à savoir les probables fluctuations des prix ou les risques de pénurie de certains produits de large consommation. Pour Nabil, un grossiste à Semmar, qui a accepté de s'entretenir avec nous, le jugement est déjà établi. «Les Algériens sont des boulimiques». Pour lui, les consommateurs s'adonnent souvent à des achats inutiles, versant même dans la surenchère, alors que «les produits sont disponibles et en grande quantité», a-t-il précisé. A cet effet Nabil a évoqué l'exemple de l'achat excessif des baguettes de pain pour illustrer ses propos. Juste devant son local, les véhicules stationnés sont immatriculés dans plusieurs régions du pays. On peut trouver ceux venus de Sétif, de Annaba, d'Oran, et même de Tamanrasset. «Semmar est connu sur l'échelle nationale ́ ́ kho ́ ́», a lâché Nabil, tout en dénonçant les comportement «inhumains» de certains commerçants au niveau des prix, les traitant de «profiteurs». Toutefois, on nous a signalé une bagarre qui a éclaté la matinée d'hier entre les commerçants venus s'approvisionner en raison de la pression et leur crainte de ne pouvoir acquérir les produits qu'ils sont venus chercher «si loin». De son côté, Ammi Mahmoud, un autre grossiste qui affirme être dans la profession depuis «presque 20 ans» nous a signalé que «vu la disponibilité des produits et leur prix, rien n'indique une fluctuation des prix ou pénurie». Il nous a expliqué que «les prix n'ont connu aucune augmentation ou changement, on continue à pratiquer ceux qu'on avait avant». Néanmoins, une seule question persiste: pourquoi ces commerçants de toutes les régions du pays se dirigent vers Semmar? N'ont-ils pas de marchés de gros à proximité? Rien de cela, selon les explications des grossistes, il s'agit principalement des prix pratiqués à Semmar qui sont largement moins chers que ceux pratiqués ailleurs. Lors de notre virée, nous avons croisé de nombreuses femmes sillonnant les locaux, dont Mme Amina, qui nous a dit: «Je viens acheter ici tout le nécessaires, comme ça je n'aurai pas de pénurie à la maison en plein Ramadhan» ajoutant «en plus, ici les prix sont moins chers par rapport à ceux des épiciers». Mme Amina nous a éclairé sur les produits phares des femmes, dont les produits sucrés (flan, crèmes...etc) dégustés lors de la «sahra».