Les taliban, qui ont lancé la semaine dernière une offensive dans la province d'Helmand (sud de l'Afghanistan), tenaient encore tête à l'armée afghane hier dans plusieurs poches de résistance malgré une importante contre-attaque, a-t-on appris auprès de responsables locaux. Les taliban tenaient certaines portions de territoire notamment dans les environs de Bostanzai dans le nord du district de Sangin, où ils occupaient plusieurs postes de contrôle, selon les autorités locales. Ils étaient également présents dans le petit village de Barekzai. «Les combats continuent dans certaines parties de Sangin, davantage de renforts ont été envoyés pour éliminer les poches de résistance dans le district», a expliqué le porte-parole du gouverneur du Helmand Omar Zwak. Ce noeud de résistance de Sangin se trouve au coeur d'une grosse région de production du pavot à opium, l'un des financements des talibans au cours de 13 années de guerre contre les forces de l'Otan. Samedi, quelques 25 véhicules blindés, des soldats et des munitions ont été acheminés vers le district de Sangin. Selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur Sediq Sediqqi, les combats avaient fait environ samedi 260 morts parmi les taliban, et une trentaine de membres des forces armées et de la police afghanes ont également été tués. Il était impossible de vérifier ce bilan de façon indépendante hier, de même que celui des victimes civiles pour lequel aucun chiffre n'était disponible. Samedi, un conseil de sécurité nationale présidé par le président Hamid Karzaï a salué «e courage des forces afghanes» face aux attaques des taliban notamment dans le Helmand, où la situation était en «amélioration», selon un communiqué du palais présidentiel. Par ailleurs, les combats ont provoqué l'exode de quelque 3.200 familles (15.000 à 30.000 personnes) vers Lashkar Gah, la capitale de la province d'Helmand, selon Omar Zwak. Une aide gouvernementale a été allouée aux réfugiés mais «elle n'est pas suffisante», a dit M. Zwak avant d'appeler «les ONG nationales et internationales à aider ces familles au plus vite». Une possible résurgence militaire des taliban inquiète les Afghans et la communauté internationale, au moment où le processus électoral pour la désignation d'un nouveau président pour succéder à Hamid Karzaï reste indécis et fragilisé par des accusations de fraude.