Notre envoyé spécial (2e en haut à gauche) portant l'emblème national au milieu des supporters brésiliens Entre le stress, une profonde peur et de la joie, les supporters brésiliens ont vécu un après-midi exceptionnel. Après près de deux semaines du déroulement de la phase des poules de cette Coupe du monde au Brésil, les 8es de finale ont débuté avant-hier et se poursuivront jusqu'au 1er juillet prochain. L'ouverture de cette seconde phase de ce Mondial brésilien a été donnée par la Séléçao brésilienne face à l'une des surprises de cette 20e Coupe du monde, avant d'être suivie par un magnifique match Uruguay-Colombie (0-2). Un match palpitant que nous avons choisi de vivre aux côtés des supporters brésiliens dans une ambiance folle et qui témoigne intégralement de l'amour que portent ces Sud-Américains au ballon rond. Ainsi, à partir de Curitiba, nous avons vécu un après-midi footballistique digne d'une Coupe du monde dans une ambiance brésilienne propre au pays organisateur. L'effervescence autour de ce match et de la sélection brésilienne a débuté dès les premières heures de ce samedi où on pouvait entendre les klaxons et voir les feux d'artifice et les drapeaux brésiliens partout dans la ville de Curitiba si loin du lieu de la rencontre, à savoir Belo Horizonte. A l'heure du match, à 13h (heure brésilienne) toutes les boutiques étaient fermées, seuls les bars et les restaurants sont restés ouverts pour accueillir les fans de la Séléçao. Nous avons ainsi choisi de nous diriger vers le Fifa Fan Fest, un lieu équipé de toutes les commodités, mis en place par la Fifa et les autorités brésiliennes dans les 12 villes qui accueillent le Mondial brésilien afin de permettre à tout le peuple brésilien et même les supporters étrangers de vivre ces moments de joie et de partage tous ensemble. A Curitiba, il était déjà 12h30 lorsque près de 4000 supporters brésiliens se sont retrouvés dans cet espace afin de suivre ce match contre le Chili et partager ensemble la joie du Mondial. Nous avons croisé très peu de Chiliens dans cet espace avec tout de même une minorité de supporters colombiens venus voir les deux matchs à la fois. Le Brésil et le Chili se retrouvaient pour la deuxième fois consécutive au stade des 8es de finale en Coupe du monde. En 2010, les Auriverde l'avaient emporté 3-0. En dépit d'une rencontre pleine de talent et de bravoure, le Chili n'a pas trouvé les ressources pour créer un «Mineiraozo», 64 ans après, le «Maracanazo» réalisé par un autre voisin sud- américain, l'Uruguay, qui avait privé le Brésil du titre mondial, dans son antre du Maracana. Alors que le Chili a fait plus que jeu égal lors de cette rencontre qui s'est sol dée sur le score de 1 à 1 au bout du temps réglementaire, Julio Cesar, 34 ans, gardien de Toronto, a sauvé la patrie au terme d'une irrespirable séance de tirs au but, permettant à la Séléçao d'éviter un drame national. Entre joie, stress et profonde peur, les supporters brésiliens ont vécu un après-midi exceptionnel. On voyait sur les visages de ces fervents fans de la Séléçao plein d'émotion et surtout de peur de voir le Brésil éliminé sur sa terre, comme ce fut le cas en 1954 contre l'Uruguay. Certains d'entre eux n'arrivaient pas à suivre la séance des penaltys, tellement la peur et le stress les hantaient.Le coup d'arrêt de Julio César du dernier penalty du Chili a libéré totalement ces Brésiliens qui ont laissé exploser leur joie en larmes, tellement ce fut laborieux d'éliminer leurs voisins sud-américains, laissant place à la fête et aux danses au rythme de la samba. Cet espace de Fifa Fan Fest est devenu un lieu de fête pour célébrer ce premier passage de la Séléçao en quarts de finale et qui retrouveront un autre voisin, la Colombie, le 4 juillet à Fortaleza Ces 4000 Brésiliens sont sortis de cet espace Fifa Fan Fest tout contents et soulagés de voir leur équipe passer ce cap in extremis. Nous avons croisé quelques-uns et qui nous ont confié que «notre équipe est tombée sur un adversaire solide que nous connaissons. L'équipe du Chili a livré un grand match, mais la Coupe du monde nous a choisis et elle ne filera pas entre les doigts de la Séléçao. Nous avons Neymar, César et les autres qui vont sans aucun doute offrir au Brésil sa 6e Coupe du monde, ici même au Brésil.». Connus pour leur sens de la fête, la nuit a été courte pour de nombreux Brésiliens qui ont fait la fiesta dans les bars et les espaces de fête sous les rythmes de la samba, en espérant voir les protégés de Luise Felipe Scolari aller au bout de cette aventure. Enfin, lors de cet après-midi très coloré, nous avons croisé tout de même plusieurs supporters algériens qui ont choisi de partager ce moment de fête aux côtés des Brésiliens. Le drapeau algérien flottait sur le ciel de Fifa Fan fest, parmi tant d'autres, à l'instar de celui de la Colombie, l'Uruguay, et même le drapeau égyptien était présent. Ces fans algériens étaient très appréciés par les Brésiliens qui les ont adoptés avec les «One, two, three, Viva l'Algérie», et qui se retrouvaient sollicités de partout pour les séances photos. Voulant en savoir un peu plus sur l'appréciation de ces Brésiliens au drapeau algérien, certains nous ont déclaré avec un large sourire: «Vous avez un beau drapeau, une bonne équipe plein de qualités et des supporters super joyeux prêts à faire la fête. Vous êtes presque comme nous et c'est pour cela que nous vous avons soutenus contre les Russes. Nous espérons que vous allez passer contre l'Allemagne et pourquoi pas retrouver le Brésil plus tard?» Ainsi est l'ambiance brésilienne. Place à la fête et à l'effervescence du Mondial brésilien si particulier.